Européennes: et si Cohn-Bendit sortait de sa retraite pour mener la liste LaREM?

Selon un sondage Odoxa pour Le Figaro, et paru sur la page internet du journal dès jeudi soir, la perspective de voir Daniel Cohn-Bendit diriger la liste "La République en marche" aux élections européennes séduit les sympathisants de ce mouvement politique, mais pas les Français.

Confier les rênes de la majorité à Daniel Cohn-Bendit en vue des Européennes, le 26 mai prochain, est-il une bonne idée? Voilà le dilemme qui occupe sans doute l'esprit des marcheurs, à commencer par les plus éminents d'entre eux. En effet, selon un sondage Odoxa pour Le Figaro, publié sur le site du quotidien dès jeudi soir, et qui établissait également que La République en marche et le Rassemblement national se tenaient en moins d'un point (21,5% pour le premier, 21% pour le second) dans les intentions de vote, il semble que l'hypothèse faisant de Daniel Cohn-Bendit la tête de liste de "La République en marche" et ses alliés pour le scrutin continental suscite des réactions pour le moins contrastées. 

Il a déjà dirigé un meeting pour LaRem

La piste paraît engageante à 55% des sympathisants de "La République en marche", ainsi qu'à deux tiers des personnes se désignant comme écologistes. Près d'un sympathisant du Parti socialiste sur deux juge aussi qu'il s'agit là d'une bonne idée. Problème, quand la même étude demande à l'ensemble des Français de qualifier ce choix éventuel, ils sont tout de même 65% à le dire "mauvais" (dont 25% "très mauvais"), et seulement 35% "bon". 

Le CV de militant de la construction européenne que s'est constitué ces dernières décennies l'ancienne figure de Mai-68 ne lève donc pas les scepticismes. Pendant vingt ans, de 1994 à 2014, Daniel Cohn-Bendit a ainsi été eurodéputé. En 2009, son concours à la campagne Europe Ecologie avait été décrit comme décisif. Lors de ces élections européennes, cette formation écologiste avait engrangé 16% des suffrages exprimés environ. Enfin le 21 mars dernier à Paris, il animait le premier meeting du mouvement présidentiel portant sur le rendez-vous du printemps 2019. 

Il n'exclut rien 

Mais un autre obstacle pourrait se dresser entre Daniel Cohn-Bendit et la direction des opérations européennes de la majorité. En 2014, il renonçait ainsi à se présenter à sa réélection du haut de ses 69 ans, et faisait ses adieux au Parlement européen. Pourrait-il revenir sur cette position à 73 ans? Il faut croire que l'intéressé y pense car c'est lui-même qui avait révélé dans les premiers jours du mois de septembre, qu'il était possible qu'il "travaille" avec l'Elysée pour les Européennes, et qu'il n'excluait rien.

Cette proposition lui aurait été faite par Emmanuel Macron lors d'un entretien au cours duquel l'éventualité de voir le Franco-Allemand remplacer Nicolas Hulot au ministère de la Transition écologique et solidaire avait été écartée. "Nous avons besoin de toi pour les élections européennes", aurait dit le chef de l'Etat à son interlocuteur, selon le récit de ce dernier. 

Dans l'opinion, tout le monde n'est visiblement pas de cet avis. 

Robin Verner