Européennes: à quatre mois du vote, LaREM cherche encore sa tête de liste

Le projet de budget de la zone euro divise les partisans de la rigueur budgétaire et les tenants d’une plus grande solidarité. - Emmanuel DUNAND / AFP
A quatre mois des élections européennes, prévues pour le 26 mai prochain, la République en Marche n'a toujours pas défini sa tête de liste. Le parti présidentiel, associé au MoDem de François Bayrou, devrait être le dernier à se décider.
Si quelques noms circulent, aucun ne semble faire l'unanimité et ne s'impose clairement. Le candidat ne devrait être annoncé officiellement que fin février ou début mars.
Pour un stratège de la Macronie, il y a trois scénarios possibles. "On sait comment les incarner, avec qui", jure-t-il. Le premier, privilégié par une poignée de proches du Président, mais pas tous, serait celui d'une personnalité "senior". "Expérimentée, engagée, connue, qui peut nous permettre de jouer quelque chose au Parlement", explique-t-on. "Pourquoi pas la Présidence du Parlement, cela fait 30 ans qu’on ne l’a pas eue, la France doit retrouver de la puissance en Europe". Dans ce cas, c'est le nom de Jean-Yves Le Drian qui circule.
Vers une campagne violente?
Un ministre estime également auprès de BFMTV qu'il faut choisir quelqu'un avec de l'expérience. "Il faut quelqu’un qui a déjà fait une campagne politique car ce sera une campagne d’une immense violence".
Parmi les noms évoqués, celui de Brune Poirson, la secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, revient régulièrement. Moins connue, l'économiste Laurence Tubiana, présidente de la Fondation européenne pour le climat et ex-négociatrice en chef de la COP21, est aussi régulièrement citée.
Là, il s'agirait de faire le pari du renouvellement. C'est un autre des scénarios envisagés par l'entourage du chef de l'Etat, avec une vingtaine de nouveaux visages, société civile ou jeunes élus LaREM.
En face, des listes jeunes
En face, les principaux opposants à la majorité tendent à choisir des têtes de liste jeunes, jouant la carte du renouvellement. Jordan Bardella, 23 ans, a été choisi pour être la tête de liste du Rassemblement national (ex-FN). Du côté des Républicains, François-Xavier Bellamy, soutenu par Laurent Wauquiez, doit être confirmé comme tête de liste également. Autre nouveau visage, à gauche: Manon Aubry. A 29 ans, la tête de liste de la France insoumise est l'ancienne porte-parole d'Oxfam-France.
Un dernier scénario envisagé consiste à considérer qu'il "y a besoin d’incarner les différentes sensibilités politiques", pour faire front face aux populistes. L'idée serait un attelage de trois ou quatre personnes, dont une tête de liste, avec des personnalités venues de LaREM, mais également du MoDem, d'Agir ou des anciens des Républicains.
Le modèle? Sarkozy 2009
Du côté de La République en marche, certains élus doutent de l'opportunité de sortir du bois dès maintenant. "Est-on vraiment audibles en ce moment, en plein grand débat, pour dévoiler notre liste? Il est urgent d’attendre", juge une députée auprès de BFMTV.
Du côté de l'organisation de la campagne, on est inspiré par une campagne "simple et efficace". La référence: celle de Nicolas Sarkozy en 2009. L'UMP avait alors axé sa campagne sur le patriotisme, avec l'idée de "faire un vote utile pour la France". A l'époque, avec Michel Barnier en tête de liste, la liste de la majorité avait rassemblé 27.8% des suffrages.