Déchéance de nationalité: "une mesure d'extrême droite" pour Cécile Duflot

Cécile Duflot, députée écologiste votera contre la déchéance de nationalité pour les binationaux nés Français. - Martin Bureau - AFP
La coprésidente des députés écologistes Cécile Duflot appelle "toutes les consciences républicaines à se réveiller". Après la décision de l'exécutif de conserver dans son projet de révision constitutionnelle la déchéance de nationalité, l'élue juge que "voter contre s'impose".
"Voter contre s'impose. J'appelle toutes les consciences républicaines à se réveiller et à refuser cette pente glissante. Il faut savoir poser des bornes infranchissables", déclare l'ancienne ministre EELV dans un entretien jeudi à Libération.
Pour l'élue écologiste, la déchéance de nationalité est "un symbole désastreux pour les binationaux", estime-t-elle jeudi sur France Inter. "C'est une mesure d'extrême droite, portée par Mégret en 2002, par Marine Le Pen et Florian Philippot", poursuit-elle. Cécile Duflot dénonce l'absurdité de la mesure. "Il y a dans le gouvernement de Manuel Valls, dont lui-même, des ministres qui ne seraient pas dans la même situation? Ceux qui sont nés à l'étranger et binationaux, Najat Vallaud-Belkacem, Myriam El Khomri, Mathias Fekl, Manuel Valls lui-même. Ils n'auraient pas les mêmes droits que les ministres nés en France de deux parents Français? Je trouve ça anormal".
"Une nouvelle blessure" aux valeurs de Cécile Duflot
"A force de vouloir couper l'herbe sous le pied du FN, on risque d'appliquer son programme", affirme-t-elle dans Libération. Cécile Duflot, qui avait "tend(u) la main" à François Hollande, au lendemain des élections régionales, pour bâtir une "coalition de transformation" englobant les écologistes et les communistes, déclare également: "j'ai tendu la main en prenant mes responsabilités. Aujourd'hui, je vois une nouvelle blessure infligée à nos valeurs. Persister dans cette voix est une folie".
Pour Cécile Duflot, la solution n'est pas dans "la recherche d'une synthèse avec la droite". "Je continue à penser que la situation politique demanderait au contraire une coalition de transformation pour proposer une nouvelle politique. La décision du Président nous en éloigne".