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Espionnage américain : « L'Europe attend des explications », prévient Barnier

Michel Barnier considère que l'espionnage américain est "très grave" s'il est avéré.

Michel Barnier considère que l'espionnage américain est "très grave" s'il est avéré. - -

Sur RMC et BFMTV ce lundi matin, le commissaire européen au Marché intérieur et aux Services Michel Barnier est revenu sur la négociation de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les Etats-Unis ainsi que les accusations d’espionnage des institutions européennes par Washington.

Invité sur RMC et BFMTV ce lundi matin, le commissaire européen au Marché intérieur et aux Services Michel Barnier a réagi à l’affaire de l’espionnage de bureaux de l’Union européenne par les Etats-Unis. Ancien ministre de l’Agriculture du gouvernement Fillon, il pourrait briguer la présidence de la Commission et négocie avec Washington sur l’accord de libre-échange entre les deux zones.

Sur l’entrée de la Croatie dans l’Union européenne

8h55 - Michel Barnier : « Je ne connais pas la date d’entrée du prochain pays, mais les pays des Balkans ont vocation à entrer dans l’Union européenne. Ils sont en Europe et ont été à l’origine de nombreux conflits européens. Il y a quelques années à Srebrenica, à 1h30 d’avion d’ici, on a tiré dans la tête à 6000 personnes, une par une, parce qu’elles étaient musulmanes. Il faut créer du progrès chez eux et de la stabilité avec nous ».

Un président de l’Union européenne ?

8h54 - Michel Barnier : « Il faut de l’unité à la tête, fusionner les deux postes actuellement, le président de la Commission européenne et le président du Conseil européen ».

Futur président de la Commission européenne ?

8h53 - Michel Barnier : « La question n'est pas là aujourd'hui. Je serai candidat si je suis utile [aux élections européennes, ndlr], ce n'est pas le moment de savoir où je serai le plus utile ».

José Manuel Barroso, un bon président, contrairement à ce que dit Alain Juppé ?

8h52 - Michel Barnier : « Oui, Barroso est un président courageux. J’attends d’avantage d’énergie pour réformer la France et l’Europe plutôt que des attaques personnelles. Il y a beaucoup de choses à changer à Bruxelles, une ligne qui a été ultralibérale pendant trop longtemps. La dérégulation, l’ultralibéralisme, c’est fini. Aucun marché financier n’échappera à une régulation efficace et publique ».

8h50 - Michel Barnier : « J’en ai assez de voir des hommes politiques transformer Bruxelles en bouc-émissaire. Ce n’est pas toujours la faute des autres. La compétitivité, l’endettement du pays, le fait qu’on dépense plus pour notre dette que pour l’éducation de nos enfants, ce n’est pas Berlin ni Bruxelles, c’est nous. Il faut que le gouvernement soit courageux ».

OGM, poulet au chlore : quelles limites à l’accord de libre-échange ?

8h46 - Michel Barnier : « Il ne faut pas compromettre notre diversité, notre sécurité alimentaire, il faut préserver l'exception culturelle. Je me suis longtemps battu contre le poulet chloré, je n’ai pas changé de point de vue ».

Faut-il donner l’asile politique à Edward Snowden ?

8h44 - Michel Barnier : « Je n’en sais rien. Mais je sais que toutes ces fuites sont utiles, car elles encouragent des lois. Les lois que nous votons en Europe contre les paradis fiscaux et le blanchiment, on ne les aurait pas eues aussi vite s’il n’y avait pas eu ces fuites. Ça fait progresser la démocratie et l’action européenne ».

Sur l’accord de libre-échange entre les Etats-Unis et l’Union européenne

8h42 - Michel Barnier : « 14% de nos échanges commerciaux sont avec les Américains, nous avons besoin de les développer. Défendons nos intérêts, sans naïveté, comme les Américains le font ».

Faut-il arrêter les négociations sur l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les Etats-Unis ?

8h40 - Michel Barnier : « C’est le moment de tout mettre sur la table, pas d’arrêter de discuter. Il faut être équipé pour défendre nos intérêts. Les négociations ne sont pas encore engagées, je n’imagine pas que les Américains ne fourniront pas d’explications ».

Sur l’affaire d’espionnage des communications de l’Union européenne par les Etats-Unis.

8h36 - Michel Barnier : « Si ces informations sont confirmées, elles sont très graves, surtout entre alliés. Il faut demander des explications claires, franches et rapides aux Américains, et nous les attendons. Est-ce qu’on peut traiter des questions comme celles-ci tout seul derrière ses frontières ? Je n’y crois pas, c’est une raison d’être pour l’Europe. La naïveté, c’est de croire qu’on peut s’en tirer seul en se reposant sur les autres. Quand nous faisons le système de navigation Galileo, quand on veut gagner la maîtrise des technologies clé, nous gagnons notre autonomie. Il y a une leçon à tirer, aller plus vite et plus loin sur les questions de défense européenne ».

Retrouvez aussi l'émission Bourdin & Co de ce lundi matin.

Mathias Chaillot avec Jean-Jacques Bourdin