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Esclavage: Pau-Langevin estime difficile d'envisager une réparation

La ministre des Outre-mer, George Pau-Langevin, le 13 avril 2016.

La ministre des Outre-mer, George Pau-Langevin, le 13 avril 2016. - STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

La ministre des Outre-mer George Pau-Langevin a estimé ce mardi sur Sud Radio et Public Sénat nécessaire d'"assumer" l'histoire de l'esclavage, mais a jugé difficile d'envisager une quelconque réparation.

Interrogée lors de la journée de commémoration de l'esclavage sur la question d'une réparation de l'esclavage, que réclament certains, George Pau-Langevin a expliqué qu'elle se référait "à certains grands esprits qui ont marqué les Outre-mer comme Aimé Césaire, comme Fanon d'ailleurs, qui ont exclu cette question de réparation".

Alors que l'écologiste Cécile Duflot a demandé une commission pour examiner la question des réparations liées à l'esclavage, George Pau-Langevin a souligné que les Antilles ou La Réunion étaient "un creuset, un métissage. Ce qui signifie que ma main droite va réparer ma main gauche, puisque nous sommes héritiers, tous, nous sommes héritiers de toute cette histoire, nous sommes héritiers des victimes, mais nous sommes aussi héritiers des autres".

Réintégrer la mémoire de l’esclavage

"Il faut que nous bâtissions un avenir commun à partir de cette affaire. Mais je crois que si on se dit qui va réparer qui, ce sera très difficile à l'intérieur des Antilles, ou de La Réunion, de trouver quelqu'un qui n'est pas descendant de l'un ou de l'autre", a-t-elle insisté. George Pau-Langevin a rappelé que la commémoration du 10 mai avait "d'une part pour objectif de réintégrer cette mémoire de l'esclavage dans la mémoire commune des Français, de saluer les victimes qui durant des années ont souffert de cette affaire", et "de rappeler aussi que dans notre pays il y a eu des gens de bonne volonté qui se sont élevés contre ce phénomène", a-t-elle ajouté, citant l'exemple du poète Lamartine.

A.M avec AFP