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Politique

Enfin des vacances pour les députés excédés !

Les Coulisses de la Politique par Véronique Jacquier

Les Coulisses de la Politique par Véronique Jacquier - -

C’est la quille pour les députés ! Fin de la session parlementaire extraordinaire jeudi soir. Il était temps…

Oui ! Il y avait de l'électricité dans l'air à l'assemblée, il n'y a pas que les ministres qui sont fatigués. Les députés trouvent eux aussi qu'ils ont trop travaillé. Ils viennent de finir une session extraordinaire. Depuis l'élection de François Hollande, c'est la 2eme, et rebelote dès le 9 septembre, 3eme session extraordinaire ! Normalement la fin des classes aurait dû être le 30 juin et la rentrée début octobre. Les travaux supplémentaires du mois de juillet les ont lessivés.

Les lois étaient-elles si importantes qu'il fallait leur faire faire des heures sup ?

Non ! Ce n'est pas ce que pensent les députés de gauche comme de droite. Deux exemples: jeudi, ils ont voté en urgence une loi sur la psychiatrie qui aurait pu attendre le mois d'octobre. Il y a trois jours, ils ont voté une loi sur les métropoles qui n'entrera en vigueur qu'en 2015 et qui prendra son plein effet en 2020.Les parlementaires s'interrogent. Pourquoi tant de textes en urgence ? Le président de la commission des lois, le socialiste Jean-Jacques Urvoas, s'est même plaint par écrit. Ce qui est exceptionnel ! Il a menacé de faire grève en refusant d'examiner des textes...

Pourquoi le gouvernement est-il si pressé ?

Claude Bartolone, le président de l'Assemblée nationale, n'a qu'un mot à la bouche: « Réforme ! Les français attendent des réformes ». Pourtant, lui aussi râlait au début de la session extraordinaire. Quant aux députés de droite, certains m'ont dit: « tout ça, c'est de la poudre aux yeux pour détourner les français des vrais problèmes ». Le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan pense même que c'est une stratégie de noyer les parlementaires sous les textes de loi, de tout examiner à la va vite pour glisser des textes fondamentaux dont l'étude est forcément bâclée au milieu de textes sans intérêt. Les parlementaires sont obligés d'aller parfois tellement vite qu'ils se prennent les pieds dans le tapis...

Un exemple ?

Le dernier texte voté jeudi soir sur les conseillers de Paris. En mai dernier, le texte est retoqué par le Conseil constitutionnel. Les députés sont forcés de le revoir. Le gouvernement fait une erreur de procédure. Résultat, un nouveau texte identique au précèdent est déposé au Sénat avant de revenir à l'Assemblée. Vous avez compris ? Non, les députés non plus puisqu'ils ont été amené à voter deux fois le même texte à 8 jours d'intervalle ! Ils étaient furieux. Ils ont donc bien besoin de vacances, nos députés. Même s'ils redoutent la rentrée dans leur circonscription. Ils savent que les Français sont de mauvaise humeur et vont les interpeller. Ce n’est finalement pas un job de tout repos d'être député !

Retrouvez la chronique de Véronique Jacquier du vendredi 26 juillet : Les Coulisses de la Politique

Véronique Jacquier