En plein hémicycle, un député européen bulgare adresse un salut nazi à un élu LaREM

L'eurodéputé Angel Dzhambazki a adressé un salut nazi à son collègue italien Sandro Gozi qui tenait un discours sur la défense de l'État de droit en Pologne et en Hongrie. La présidente du Parlement européen n'a pas officiellement réagi.

Un geste inédit en plein Parlement européen. Ce mercredi, alors que l'eurodéputé italien Sandro Gozi était à la tribune de l'hémicycle, son collègue bulgare Angel Dzhambazki lui a adressé un salut nazi.

L'ancien secrétaire d'État italien, élu sur la liste La République en marche en 2019, était en train de finir un discours quand la scène a eu lieu.

Une "réponse" à des critiques sur la Pologne et la Hongrie

Alors que ce proche d'Édouard Philippe appelait la Commission européenne "à tenir ses engagements envers la Pologne et la Hongrie", ces deux pays étant visés par des sanctions pour non-respect de l'État de droit, Angel Dzhambazki s'est levé, a remonté les marches qui mènent à la sortie de l'hémicycle, s'est retourné et a tendu le bras droit devant lui quelques secondes avant de repartir. Quelques minutes auparavant, l'élu avait pris la parole à la tribune.

"Nous ne vous permettrons jamais de nous dire ce que nous devons dire et ce que nous devons faire. Vive la Bulgarie, la Hongrie, Orban, Fidesz (le nom du dirigeant hongrois et de son parti NDLR) et l'Europe des États nations", avait estimé le Bulgare qui appartient au groupe eurosceptique des Conservateurs et des réformistes européens.

"Contrôler avec les caméras"

Ce député européen appartient au parti VMRO-Mouvement national bulgare, un parti politique nationaliste. Ce mouvement, très conservateur, qui vise l"unité spirituelle de la nation bulgare", propose de détruire les "groupes de gitans non socalisés" et critique fermement l'islam, ayant appelé plusieurs fois le gouvernement à "arrêter les sons de terreur provenant des minarets".

Après que le groupe Renaissance a partagé la vidéo de ce geste, les réactions de soutien à Sandro Gozi se sont manifestées. Clément Beaune, le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, la députée LaREM Coralie Dubost ou encore Elena Bonetti, la ministre italienne de la Famille ont soutenu Sandro Gozi face à Angel Dzhambazki.

Pas de réaction de la présidente du Parlement européen

Malgré la volonté de plusieurs eurodéputés que la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, condamne officiellement ce geste, elle n'a pas réagi à ce salut nazi. La vice-présidente du Parlement européen, l'Italienne Pina Picierno, qui dirigeait le débat, a annoncé de son côté que l'institution allait "contrôler avec les caméras ce qu'il s'est passé dans cet hémicycle, voir s'il y a eu salut fasciste ou non".

"Nous n'admettons d'aucune façon des gestes et des symboles fascistes. Si cela a été fait, c'est extrêmement grave et des sanctions seront prises", a-t-elle prévenu.

Le groupe des Conservateurs et des réformistes européens auquel appartient Angel Dzhambazki ne s'est pas non plus exprimé.

Marie-Pierre Bourgeois