En 2009, François de Rugy voulait interdire l'usage du LBD, "source permanente de bavures"

En 2009 le ministre de la Transition écologique avait co-signé une proposition de loi pour interdire l'usage du LBD par la police - AFP
En 2009 déjà, l'usage du lanceur de balles de défense (LBD) par la police était source de discordes. En fouillant dans les archives de l'Assemblée, Public Sénat a retrouvé une proposition de loi visant à interdire les lanceurs de balles de défense alors déposée par les députés écologistes et co-signée... par François de Rugy.
"Des conséquences dramatiques"
Aujourd'hui ministre de la Transition écologique du gouvernement Macron, ce dernier dénonçait à l'époque avec les députés Noël Mamère et Yves Cochet, "une source permanente de bavures, de dérives et de troubles à l'ordre public". Le texte - qui n'avait pas été examiné - avait été déposé après qu'un homme avait été blessé à l'oeil par un tir à Montreuil. Les écologistes condamnaient alors des armes qui "peuvent avoir des conséquences dramatiques lorsque la partie corporelle atteinte est (...) le visage et plus précisément les yeux", précisant que "leur utilisation est brutale et souvent abusive en raison de la banalisation de son usage".
Des propos qui rappellent ceux qui alimentent ces dernières semaines la polémique autour de l'utilisation des LBD. Le 18 janvier notamment, les députés insoumis ont déposé une proposition de loi pour faire interdire leur usage ainsi que celui des grenades lacrymogènes après des incidents en marge des manifestations de gilets jaunes. Ce lundi, c'est la blessure à l'oeil de Jérôme Rodrigues, figure du mouvement qui assure avoir été victime d'un tir délibéré de LBD, qui relançait le débat.
Du côté du gouvernement, Christophe Castaner explique qu'il "s'agit seulement d'un moyen de défense". Le ministre de l'Intérieur reconnaît cependant qu'il arrive que les successeurs du flash-ball "soient mal utilisés", mais promet de "protéger" les forces de l'ordre.