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Politique

Emplois d'avenir : le texte examiné en Conseil des ministres

Les contrats d'avenir s'adresseront en priorité au secteur public et non marchand avec une subvention de l'Etat de 75 % du SMIC pendant 1 à 3 ans.

Les contrats d'avenir s'adresseront en priorité au secteur public et non marchand avec une subvention de l'Etat de 75 % du SMIC pendant 1 à 3 ans. - -

Le projet de loi sur les contrats d'avenir destinés aux jeunes de 16 à 25 ans est examiné ce mercredi par le Conseil des ministres. Le but : réduire le chômage des jeunes, "qui monte à 40% dans les quartiers populaires". Une mesure qui coûte cher et qui divise les professionnels.

Le projet de loi visant à créer 150 000 emplois à partir de 2013 est examiné ce mercredi et le premier texte sera soumis aux députés fin septembre. Ces emplois d’avenir sont destinés aux jeunes de 16 à 25 ans sans qualification ou peu qualifiés, et en priorité aux jeunes des quartiers défavorisés (zones urbaines sensibles) ou des zones rurales enclavées. Ce mardi, Michel Sapin, ministre du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social a annoncé que les premiers contrats « emplois avenir » seront signés avant le 1er janvier 2013, si tous les acteurs sont prêts, afin de remporter « la bataille de l'emploi » lors d'une conférence de presse suivant la présentation de ce projet au Conseil des ministres.

Des contrats dans le secteur public

Ces contrats d'emplois d'avenir s'adresseront en priorité au secteur public et non marchand avec une subvention de l'Etat de 75 % du SMIC pendant un à trois ans et, de façon marginale, au secteur privé d'aide à la personne avec une subvention moins importante qui sera fixée par décret (subvention de l'Etat quelle que soit la durée du contrat, avec une forte incitation au CDI). Les emplois devront se concentrer dans des filières qui recrutent comme les filières vertes ou numériques, le secteur social ou le tourisme. Le gouvernement veut donner vite « un vrai boulot » à une partie des « 400 000 jeunes de moins de 25 ans dans la galère » selon le ministre du travail Michel Sapin. Sur ces 150 000 emplois, 18 000 seront destinés à des étudiants boursiers à bac + 2 qui se destinent à l'enseignement et qui seront embauchés par l'éducation nationale sur trois ans pour travailler en parallèle de leurs études.

« Un moyen de sortir d’une situation d’échec »

« L’expérience montre que quand les subventions s’arrêtent, il y a des difficultés à ce que l’emploi se maintienne », constate Bernard Gomel, chercheur au Centre d'étude de l'emploi (CEE). Selon lui, il ne faut pas se faire trop d’illusion : « Quand il s’agit de jeunes qui, quelle que soit la conjoncture, auraient des difficultés d’accès à l’emploi, il me semble difficile de mettre comme objectif premier aux emplois d’avenir de se pérenniser avec ces jeunes. Là, l’emploi, c’est le moyen d’essayer de sortir d’une situation d’échec ».

« L’idée n’est pas de faire du social »

« C’est une mesure qui répond à un besoin, s’enthousiasme Said Hammouche, directeur général de Mozaïk RH, un cabinet de recrutement de jeunes issus de la diversité. Le chômage des jeunes à 20% au niveau national monte à 40% dans les quartiers populaires. L’idée n’est pas de faire du social mais de donner une chance à ceux qui ont envie de se battre pour pouvoir créer de la richesse et ne pas être dépendants de systèmes sociaux. A partir du moment où on est capable de promouvoir la réussite des jeunes des quartiers par l’emploi, on est capable de changer de manière significative les choses. L’emploi, c’est le seul chemin pour pouvoir s’insérer et devenir un citoyen modèle ».

Les contrats d'avenir en chiffres|||

- Ce dispositif coûtera 1,5 milliard d'euros en année pleine selon le ministère du Travail
- Il y aura 100 000 emplois en 2013 puis 50 000 en 2014
- Ces emplois d'avenir sont censés différer des emplois jeunes de Lionel Jospin (1997-2000) qui ne visaient pas de public particulier et qui ont finalement bénéficié aux plus qualifiés.

La rédaction avec Cécile Bourgneuf