Un "climat islamophobe ambiant": des instances musulmanes reçues par Emmanuel Macron à l'Élysée

Emmanuel Macron au palais de l'Élysée ce mardi 29 avril. - Ludovic MARIN
Des représentants d'institutions musulmanes ont annoncé avoir été été reçus ce mardi 29 avril par Emmanuel Macron, dénonçant auprès du président le "climat islamophobe ambiant" et demandant des "actes concrets" pour les protéger, après un meurtre dans une mosquée du Gard.
Le chef de l'État a pris l'initiative de cette rencontre à l'Elysée, selon le communiqué commun de la Grande Mosquée de Paris et de la Coordination des associations musulmanes de Paris. Emmanuel Macron leur a dit que "la liberté de culte est intangible" et a annoncé que "des mesures seront prises pour renforcer la protection des lieux de culte", selon ces deux institutions.
"Le climat islamophobe ambiant"
Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chelms-eddine Hafiz, et la présidente de la Coordination des associations musulmanes de Paris et rectrice de la mosquée Javel, Najat Benali, précisent avoir "exposé le sentiment croissant de colère et de peur qui habite de nombreux musulmans" en France.
Ils ont voulu alerter le président sur "le climat islamophobe ambiant (...), souvent relayé sans réserve par certains médias et responsables politiques, et sur le sentiment d'insécurité qui touche même les lieux de culte".
Ils ont souligné que "la non-qualification" du meurtre d'Aboubakar Cissé, Malien de 22 ans, tué vendredi dans une mosquée du Gard, "en attentat terroriste" nourrit "l'impression d'un traitement inégal et d'un deux poids, deux mesures préoccupantes".
Ils appellent les pouvoirs publics à des "actes concrets et des décisions courageuses", et demandent "le renforcement de la lutte contre la haine antimusulmane", conclut leur communiqué. L'Élysée, a confirmé la rencontre sans donner de détails sur son contenu.
Mercredi matin, des membres du Forum de l'islam de France (Forif), instance censée faciliter le dialogue des musulmans avec l'État, doivent être reçus à leur demande par le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.
Cette "séance d'échanges" est prévue "depuis mi-avril" mais "évidemment les événements récents seront évoqués", selon le ministère.
L'Assemblée nationale a rendu hommage mardi à Aboubakar Cissé au cours d'une minute de silence arrachée par la gauche.
Mis sur le gril lors de cette séance de questions au gouvernement, Bruno Retailleau s'est défendu de pratiquer un deux poids deux mesures, accusé par la gauche d'une absence de soutien aux musulmans de France et à la famille d'Aboubakar Cissé tué de dizaines de coups de couteau.