"Honte", "lourde erreur"... La visite du président syrien en France critiquée par la droite et l'extrême droite

Emmanuel Macron reçoit le président syrien par intérim Ahmad al-Charaa à l'Élysée le 7 mai 2025. - Ludovic MARIN
Une visite qui suscite de vives réactions, particulièrement à la droite et à l'extrême droite de l'échiquier politique français. Le président syrien par intérim Ahmed Al-Charaa a été reçu ce mercredi 7 mai par Emmanuel Macron au palais de l'Élysée.
Il s'agit de la première visite en Europe du nouveau dirigeant syrien qui a par le passé occupé des places importantes dans différents groupes jihadistes. Parmi ces organisations figurent Hayat Tahrir al-Sham (HTS) qui a participé à la chute du dictateur Bachar al-Assad. Ce curriculum vitae d'Ahmed Al-Charaa est pointé du doigt par les opposants de la majorité présidentielle.
"Stupeur" de Marine Le Pen
Le président du Rassemblement national Jordan Bardella a qualifié de "honte" la rencontre entre le chef d'État français et Ahmed Al-Charaa, le qualifiant "d'héritier d’Al-Qaïda et de Daech".
"Emmanuel Macron commet une trahison invraisemblable de nos valeurs et de la mémoire de nos victimes", estime l'eurodéputé d'extrême droite.
La porte-parole du RN Laure Lavalette a, elle, écrit sur ses réseaux sociaux qu'il s'agit du "pire symbole pour l’anniversaire des huit ans de l’élection d’Emmanuel Macron".
"L'histoire jugera très sévèrement cette poignée de main", poursuit-elle.
Marine Le Pen a elle partagé sa "stupeur" et sa "consternation"", décrivant le président syrien comme "un jihadiste passé par Daech et Al-Qaïda". À droite, le député des Républicains Laurent Wauquiez a qualifié de "faute" et de "lourde erreur" la visite d'Ahmed Al-Charaa.
À gauche, le député de La France insoumise Bastien Lachaud a demandé à Emmanuel Macron de "nous convaincre qu'il a eu raison de le recevoir en ayant un discours très clair et très ferme: respect des droits de l'Homme, respect des droits des minorités et impératif d'une transition démocratique dans les plus brefs délais en Syrie."
Éric Bothorel, député Renaissane des Côtes-d'Armor, défend, lui le choix d'Emmanuel Macron d'accueillir le nouveau dirigeant syrien. "Ni le président de la République ni le ministre des Affaires étrangères ne sont naïfs du pedigree du nouveau président de la Syrie", estime l'élu de la majorité à RMC. "Mais la Realpolitik nous commande de discuter avec le nouveau président syrien pour s'assurer que la Syrie puisse se construire", justifie le député macroniste.
De son côté, Emmanuel Macron a dénoncé les "postures à des fins politiciennes" de la droite et de l'extrême droite françaises, destinées à "parler à des électorats". "C'est la vie des bêtes, et ça continuera", a ironisé le président français lors d'une conférence de presse au côté d'Ahmed Al-Charaa ce mercredi soir.