Démission du maire de Saint-Brévin: Macron dit sa "solidarité" avec l'élu après des attaques "indignes"

Emmanuel Macron à Vendôme (Loir-et-Cher), le 25 avril 2023. - GONZALO FUENTES / POOL / AFP
Emmanuel Macron dit sa "solidarité et celle de la Nation" au maire de Saint-Brévin-les-Pins, qui a démissionné mercredi sous la pression de l'extrême droite. Dans un tweet publié jeudi, Emmanuel Macron a affirmé que les attaques contre Yannick Morez et sa famille "sont indignes". Leur domicile a notamment été incendié en mars, alors que la commune était sous tension face au déménagement vivement contesté près d'une école maternelle d'un centre d'accueil pour demandeurs d'asile.
Un peu plus tôt, Matignon a annoncé qu'Élisabeth Borne va proposer au maire démissionnaire de le recevoir "dans le courant de la semaine prochaine". Après que l'élu de cette commune de Loire-Atlantique s'était plaint du "manque de soutien de l'État" dans cette affaire, la Première ministre a aussi dit sa volonté de "mieux protéger les maires", depuis Salazie, près de Saint-Denis de la Réunion, où elle a entamé une visite de trois jours.
Le domicile du maire incendié
Le maire de Saint-Brévin, commune où un projet de centre d'accueil de demandeurs d'asile (Cada) suscite une vive opposition, a annoncé mercredi avoir adressé sa démission au préfet "pour des raisons personnelles".
"Ce mardi 9 mai, j'ai adressé à Monsieur le préfet de Loire-Atlantique un courrier informant ce dernier de mon souhait de démissionner de mon mandat de maire de Saint-Brévin-les-Pins", a écrit mercredi soir Yannick Morez (DVD), sur la page Facebook de la commune, confirmant une information de Ouest-France.
"J'ai pris cette décision pour des raisons personnelles, notamment suite à l'incendie criminel perpétré à mon domicile et au manque de soutien de l'État et après une longue réflexion menée avec ma famille", explique Yannick Morez.
Le domicile du maire a été visé, le 22 mars, par un début d'incendie, objet d'une enquête criminelle. "J'ai toute confiance en mon équipe, une équipe compétente (...) qui continuera à agir au service de notre ville et de ses habitants. Après 15 ans de présence dans le Conseil municipal, dont six ans en tant que maire, je pars en étant confiant dans l'avenir", conclut le maire démissionnaire.
Saint-Brévin-les-Pins est, depuis plusieurs mois, le centre de tensions consécutives à un projet de déplacer près d'une école élémentaire le Cada qui avait ouvert dans la station balnéaire en 2016 après le démantèlement de la "jungle de Calais". Plusieurs manifestations contre ce projet y ont été organisées à l'appel de l'extrême droite, en particulier de la mouvance de Reconquête, le parti d'Eric Zemmour.