BFMTV
Élysée

Bas-Rhin: François Hollande visite l'ancien camp de concentration du Struthof

François Hollande sur le site de l'ancien camp de concentration du Struthof, en Alsace, le 25 avril 2015.

François Hollande sur le site de l'ancien camp de concentration du Struthof, en Alsace, le 25 avril 2015. - Capture BFMTV

Le président de la République a commémoré la Journée internationale de la déportation en Alsace, au camp du Struthof, le seul installé par les nazis sur le territoire français. Peu auparavant, le Premier ministre Manuel Valls a lui prononcé un discours à Paris et appelé à poursuivre le combat contre la barbarie.

Un symbole fort. Le président de la République François Hollande a célébré dimanche la Journée nationale de la déportation en Alsace, où il a commémoré avec les principaux dirigeants des instances européennes la libération du camp de concentration de Struthof, le seul installé par les nazis sur le territoire français.

"Le pire peut toujours se produire et c'est en le connaissant que nous pouvons le prévenir", a déclaré François Hollande après avoir visité la chambre à gaz du camp.

Le Struthof-Natzweiler, qui comprenait, outre le camp principal, une tentaculaire nébuleuse de camps annexes, fut le lieu de détention de quelque 52.000 déportés, en provenance de toute l'Europe, dont près de 22.000 périrent.

"L'enfer" du Struthof

"L'antisémitisme et le racisme sont encore là et donc nous devons à travers cette cérémonie du Struthof agir pour protéger ceux qui peuvent en être encore aujourd'hui les victimes", a rappelé François Hollande.

Ici se trouve "la seule chambre à gaz, le seul camp de concentration qui a été installé sur le sol de France (...) Ce qui s'est passé ici est un crime atroce qui s'est produit en Europe et qui a été le fait d'Européens", a-t-il rappelé en présence des dirigeants des principales institutions européennes, dont le président du Parlement européen Martin Schulz, le président de la Commission européenne Donald Tusk, et de Première ministre de Lettonie Laimdota Straujuma, qui assure en ce moment la présidence tournante de l'Union européenne.

Auparavant, le rescapé Robert Salomon, près de 90 ans, secoué de sanglots, avait décrit, en tenue de déporté, "l'enfer" des "Nacht und Nebel" (Nuit et brouillard), ces résistants comme lui que les nazis voulaient faire disparaître dans les camps.

Valls appelle à "poursuivre le combat" contre la barbarie

Le matin à Paris, le Premier ministre Manuel Valls et la maire de Paris Anne Hidalgo ont également rendu hommage aux déportés. Le chef du gouvernement a prononcé un discours dans lequel il a appelé à "poursuivre le combat" contre une barbarie qui "peut changer de visage", en célébrant le souvenir de la déportation, au mémorial parisien dédié à ses martyrs, à la pointe de l'île de la Cité.

Le Mémorial parisien, inauguré en 1962 par le général de Gaulle, accueille précisément les cendres d'un déporté inconnu du camp du Struthof.

Le Mémorial avait fermé ses portes dix mois pour rénovation. En présidant à sa réouverture, Manuel Valls a indiqué que le chantier se poursuivrait avec l'ouverture l'an prochain d'un "projet muséographique d'ampleur" dans ce lieu, qui "est au coeur de la capitale comme il doit être au coeur de nos consciences".

"La transmission est l'un des volets phares du plan de lutte contre le racisme et l'antisémitisme que j'ai annoncé il y a dix jours", a dit le chef de gouvernement. "Comment tolérer en effet que dans certains établissements scolaires de la République, on ne puisse plus enseigner l'Histoire sans s'exposer à des contestations ? Comment supporter qu'une partie de notre jeunesse ne fasse plus la distinction entre ce qui relève de la liberté d'expression et ce qui tient du négationnisme, de l'apologie de la Shoah ?", a martelé Manuel Valls.

la rédaction avec AFP