Sondage BFMTV - Autoritaire, dynamique et courageux: comment Mélenchon est perçu par les Français

Jean-Luc Mélenchon lors d'un meeting à Tours (Indre-et-Loire) le 3 février 2022. - Christophe Archambault
Classé cinquième dans les dernières intentions de vote des Français pour l'élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon compte notamment sur ces dernières semaines pour s'imposer comme le seul candidat de gauche capable de se qualifier au second tour.
Invité jeudi soir de La France dans les yeux sur BFMTV, il répondra aux questions de plusieurs Français qui l'interrogeront sur son programme. Mais au-delà des mesures, il y a l'homme, dont la personnalité divise, d'après notre nouvelle enquête Opinion 2022 menée par notre partenaire Elabe pour BFMTV, L'Express et SFR.
Courageux mais éloigné des préoccupations des Français
Selon cette nouvelle enquête, une majorité de personnes sondées dresse le portrait d’un homme politique autoritaire (70%) arrogant (69%) mais néanmoins dynamique (56%).
Jean-Luc Mélenchon inquiète une courte majorité de Français (53%) qui sont une minorité à le juger sincère (42%) et sympathique (34%). Les interrogés louent cependant son courage (55%) et sa volonté de faire changer les choses (53%).
Reste que la compétence (37%), la capacité à réformer le pays (34%), le fait d’être proche des préoccupations des Français (33%), la capacité à rassembler les Français (30%) et la présidentialité (29%) sont les points faibles de son image auprès de l’opinion publique, selon cette étude.

Son image s'améliore toutefois depuis le début de sa campagne: il est perçu plus courageux (+8 points par rapport à novembre 2020), sincère (+8), ayant les qualités pour être président (+6), pour rassembler (+5), pour changer les choses (+5) et est jugé moins autoritaire (- 3).
C'est notamment au-delà de son camp politique que son image progresse sur ces traits d’image: +20 à 40 points chez les anciens électeurs de Benoît Hamon, +10 à 20 points chez ceux d’Emmanuel Macron, +5 à 10 chez ceux de François Fillon, +5 points environ chez ceux de Marine Le Pen et +5 à 10 points chez les abstentionnistes. Une image également assez bonne auprès des autres électeurs de gauche actuellement tentés par d’autres candidatures, et plus particulièrement par ceux préférant aujourd’hui Christiane Taubira ou Fabien Roussel.

Un socle d’adhésion idéologique mais une personnalité qui clive. À date, 34% des Français adhèrent aux idées de Jean-Luc Mélenchon, un score qui monte à plus de 40% auprès des moins de 50 ans et des catégories populaires. Environ la moitié des électeurs potentiels de Fabien Roussel, Yannick Jadot et Anne Hidalgo y adhèrent aussi, et près de 70% pour ceux de Christiane Taubira.
En revanche, parmi ceux qui adhèrent à ses idées (34%), une partie n’apprécie pas sa personnalité (20%), et ce, dans la plupart des catégories. À titre de comparaison, 86% de ses électeurs de 2017 adhèrent à ses idées mais 46% n’aiment pas sa personnalité. Et auprès de ceux qui aujourd’hui ont l’intention de voter pour lui, si tous adhèrent à ses idées, quatre sur dix émettent un jugement négatif sur sa personnalité. Fait notable, 14% n’adhèrent pas à ses idées mais apprécient sa personnalité. Un phénomène particulièrement présent chez l'électorat de Marine Le Pen (19%). Enfin, 51% n’adhérent ni à ses idées, ni à sa personnalité.

Seuls 17% croient en sa qualification au second tour
Les Français sont d'ailleurs sceptiques sur une qualification du candidat de la France insoumise au second tour: seuls 17% des sondés font le pronostic d’une qualification de Jean-Luc Mélenchon au second tour de l’élection présidentielle, dont 5% certainement.
Auprès de ses propres potentiels électeurs, ils sont 60% à y croire, dont 22% certainement. À noter que son propre camp croit moins en ses chances de victoire que celui de Valérie Pécresse pour sa candidate.
Étude réalisée par l'institut Elabe pour BFMTV, L'Express et SFR. L'interrogation a eu lieu par Internet sur un échantillon de 1449 personnes représentatives des résidents de France métropolitaine. 1339 d'entre eux sont inscrits sur les listes électorales.
La méthode des quotas a été appliquée pour la réalisation de l'enquête. L'interrogation a eu lieu du 14 février au 16 février 2022. La marge d'erreur se situe entre 1,1 et 3,1 points de pourcentage.