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Présidentielle: duel à distance pour Marine Le Pen et Emmanuel Macron, à deux semaines du 2nd tour

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Les deux candidats se sont chacun mis en scène lors de discussions avec des Français dans l'Yonne et dans le Nord ce lundi. L'occasion de viser chacun leur adversaire et de faire des clins d'œil à l'électorat de gauche, qu'ils doivent absolument convaincre pour l'emporter.

Fourbir ses armes alors que l'affiche du second tour est désormais connue. Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont tous les deux déambulé ce lundi après-midi pour échanger avec des Français. Les deux candidats ont eu des mots très durs l'un envers l'autre avec un objectif: séduire très largement pour l'emporter le 24 avril prochain.

Macron sur les terres lepénistes, Le Pen en terrain conquis

Le président-candidat a passé son après-midi sur les terres de Denain dans le Nord, là où Marine Le Pen avait elle-même tenu un meeting il y a quelques semaines. Le locataire de l'Élysée savait qu'il était loin d'être en terrain conquis.

Dans cette commune, le Rassemblement national a récolté 41% des voix ce dimanche soir. Une façon de dire qu'il n'a pas peur d'aller au contact avec des électeurs qui lui sont potentiellement défavorables.

Pendant ce temps, la représentante du RN était dans l'Yonne, à Thorigy-sur-Oreuse, où elle a atteint les 37% des voix ce dimanche soir. La candidate n'a pas dérogé à sa stratégie d'une campagne en terrain conquis, lui permettant d'éviter de piteuses images de déplacements chahutés.

Des chèques contre la baisse de la TVA

Les deux candidats n'ont pas hésité à s'attaquer par média interposé.

"Quand il est en difficulté, il propose des chèques. Mais un chèque où, quand, pour qui? De combien? Je n’ai absolument aucun élément sur ce sujet", a lancé Marine Le Pen lors de sa visite dans une exploitation céréalière.

Une minute plus tard, Emmanuel Macron lui a répondu, après avoir été interpellé par un journaliste sur la remarque de sa concurrente.

"Si nous n’avions pas agi, vous paieriez le gaz 140% de plus et vous paieriez l’électricité 100% de plus. Faites un calcul: elle propose de baisser la TVA de 20 à 5, ça fait 15% d’écart. Donc, nous, c’est plus sérieux, plus robuste", a-t-il avancé.

"Macron devrait lire mon projet"

Autre attaque de Marine Le Pen au président: la question de l'Union européenne, alors qu'il a laissé entendre ce dimanche soir lors de son discours à la Porte de Versailles que sa concurrente souhaitait en sortir.

"Si c'était mon objectif, je le dirais. Le président de la République fait des procès d'intention qu'il ne fonde sur rien. Emmanuel Macron devrait lire mon projet. On n'est plus que deux, ça ne devrait pas être trop compliqué", a-t-elle encore jugé.

"Emmerder les non-vaccinés", une remarque "affectueuse"

Le président a également tenté de corriger son image de président parfois jugé arrogant. Marine Le Pen lui a d'ailleurs reproché ce lundi après-midi de "rester coincé dans des idéologies, des propos blessants, peu importe ce qui peut arriver".

Interpellé par deux jeunes femmes sur son "envie" "d'emmerder les non-vaccinés", il a répondu l'avoir dit de "manière affectueuse".

Une mise en scène qui rappelle Whirpool en 2017

Ces images par média interposé sous le soleil de l'Yonne pour l'une et du Nord pour l'autre renvoient à une autre séquence politique forte, celle de l'entre-deux tours de 2017 à Amiens.

Les deux candidats s'étaient affrontés à distance lors d'une visite sur le site de l'usine Whirpool, menacée de fermeture. Alors qu'Emmanuel Macron était en réunion avec l'intersyndicale, Marine Le Pen s'était invitée sans prévenir sur le parking de l'usine pour soutenir les grévistes. En guise de réponse, Emmanuel Macron avait répondu à son adversaire par une conférence de presse avant de se rendre à l'usine, quittée quelques minutes plus tôt par la candidate, sous les huées.

Là encore, sans même se croiser, les deux adversaires avaient croisé le fer.

Marie-Pierre Bourgeois