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Présidentielle

"Ne rien penser", "pas sain"... Le vice-président de l'Assemblée nationale étrille la macronie

Hugues Renson, au Perchoir.

Hugues Renson, au Perchoir. - JACQUES DEMARTHON

Hugues Renson, qui avait déjà pris ses distances avec l'exécutif dresse, sur son blog, un portrait sévère du bilan parlementaire de la majorité. "Quand on pense tous la même chose, c’est qu’en réalité on ne pense rien", juge ainsi l'ancien conseiller de Jacques Chirac.

Le ton se veut très policé tout en étant amer. Hugues Renson, le vice-président de l'Assemblée nationale, s'est fendu d'un long billet sur son blog pour annoncer qu'il ne se représenterait pas aux législatives de juin.

La nouvelle était attendue, alors qu'Hugues Renson avait déjà pris à plusieurs reprises ses distances avec Emmanuel Macron. Mais dans ce texte, l'ancien conseiller de Jacques Chirac passe à la vitesse supérieure.

"Mes doutes, mes inquiétudes"

Pour expliquer sa volonté de ne pas se représenter, le député évoque "ses doute sur la recomposition politique (...), (ses) inquiétudes sur l’évolution de notre démocratie parlementaire, et une alerte, aussi, sur les dérives de notre système politico-médiatique".

"Je fais le choix de la sincérité, de la liberté, mais aussi de la lucidité sur certains désaccords que la logique majoritaire et ma loyauté m’ont parfois contraint à minimiser ou à taire", explique encore le parlementaire qui avait déjà exprimé ses différences.

Après la sortie du président sur son "envie d'emmerder les non-vaccinés", il avait par exemple estimé sur Twitter qu'une "Nation unie suppose un peuple rassemblé".

"L’Assemblée nationale en vient à être considérée – et parfois à se considérer elle-même – comme une chambre d’enregistrement de décisions élaborées ailleurs (...). Ce n’est ni sain, ni efficace, et c’est souvent périlleux. Quand on pense tous la même chose, c’est qu’en réalité on ne pense rien", regrette encore le député.

"Les clivages ne sont pas un risque"

Cette allusion vise notamment le débat express de certains textes clefs comme le pass vaccinal qui devait initialement être débattu et voté en deux jours à l'Assemblée nationale (son vote par le Parlement a pris finalement deux semaines NDLR).

Enfin, le vice-président de l'Assemblée nationale regrette entre les lignes la stratégie du vrai-faux suspense de l'entrée en campagne d'Emmanuel Macron. À moins de 55 jours du premier tour, le locataire de l'Élysée n'est toujours pas descendu dans l'arène politique.

"Le pays a besoin d’un débat sur les options qui s’ouvrent. Il a besoin de lignes et de projets politiques différents, concurrents et identifiés. Le dépassement, ce n’est pas l’effacement. Et les clivages ne sont pas un risque. Ils sont au contraire le signe de la vitalité de notre démocratie", juge ainsi le parlementaire.

Hugues Renson devrait continuer son engagement politique "sous d'autres formes".

Marie-Pierre Bourgeois