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Présidentielle

Investi par le PS, Hamon se sent "légitime" mais pas "providentiel"

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Le candidat du PS, Benoît Hamon était à la Mutualité à Paris pour prononcer son discours d'investiture. Là, face aux militants et à Christiane Taubira il a appelé au rassemblement des gauches, tout en énumérant ses différentes propositions.

Benoît Hamon est arrivé peu avant 13h30 sur la scène de la Mutualité à Paris, dimanche. Aux cris de "Hamon président", le jeune candidat a pris la parole pour son investiture par le Parti socialiste.

"Les Primaires Citoyennes donnent une force et une légitimité incomparable, celle de deux millions de votants, du peuple de gauche", a-t-il lancé. 

Comme annoncés, Arnaud Montebourg et Vincent Peillon ont fait le déplacement à la Mutualité. Son rival du second tour, Manuel Valls était lui, en revanche, absent. 

"Christiane Taubira, tu es notre fierté"

Aussi, l'ex-frondeur a commencé son discours d'un peu plus d'une heure par remercier l'ensemble de ses soutiens, des militants présents mais aussi des ministres, peu nombreux, qui se sont affichés à ses côtés. Notamment l'ancienne Garde des Sceaux, Christiane Taubira:

"Commencer ma campagne avec toi, Christiane Taubira, est un immense honneur. Tu es notre fierté"

L'ex-frondeur a ensuite brièvement parlé de son rival François Fillon, empêtré dans les affaires, qu'il définit comme "le candidat de la droite, s'il le reste encore longtemps...

"Regardons ce que la droite veut défaire et nous saurons ce que nous avons fait de bien"

"Je ne suis pas l'Homme providentiel"

Les sondages apportent aussi leur lot de bonnes nouvelles. Depuis sa victoire à la primaire de la gauche, l'outsider a fait un bon de dix points dans les sondages. Aussi, fort de ce succès, le candidat investi par le Parti socialiste, a une fois encore appelé au rassemblement de la gauche. 

"Peu m'importe que vous soyez ministre, citoyen ou élu, ce qui compte aujourd'hui c'est l'horizon que l'on va dessiner ensemble. [...] C'est le programme que nous voulons conduire ensemble. Cette gauche associative, collaborative, horizontale, c'est celle-là que je veux rassembler"

Pour autant, le jeune candidat refuse le costume "d'Homme providentiel" que certains voudraient lui faire porter.

"Je ne suis pas l’Homme providentiel. Non seulement je ne le suis pas. Mais je ne le veux pas. Je crois en l’intelligence collective. Et je rejette ce costume que l’on voudrait me mettre sur les épaules. Parce qu’il n’est pas utile et parce qu’il repose sur une tromperie et une imposture."

Réaliste sur les divisions qu'ils existent au sein de la gauche, le jeune candidat répond: 

"Oui, il y a des désaccords entre nous, comme il y en a toujours eu à gauche. [...] Le rassemblement, c'est le fait de dessiner, ensemble, un horizon commun [...] et il ne peut pas se réduire à un accord d'appareil".

"Pour certains, le travail est une souffrance"

Très concerné par les questions écologiques, le candidat souhaite réduire la part du nucléaire dans la production de l'électricité mais aussi "permettre aux générations futures de vivre dans un monde plus sûr, plus sain". 

"Nous ne pouvons plus dissocier la question sociale de la question écologique."

Il a ensuite abordé la question du travail. Emmanuel "Macron ne connaît rien au monde du travail ans notre pays". 

"Arrêtons de penser que tout le monde est content dans son travail. Le travail ça n’est pas que le malheur, mais pour certain oui. Pour certains, le travail est une véritable souffrance."

Aussi, il "souhaite que le RSA soit immédiatement revalorisé de 10% et étendu aux 18-25 ans en 2018". A ceux qui l'attaquent sur un programme irréalisable, il répond: "il fut un temps où de doux rêveurs ont fait la Sécurité Sociale sur un pays ruiné". 

Reconstruire l'Union européenne

Après une heure de discours, le candidat lance un: "je suis trop long c'est ça? et bien on ratera le 13h c'est ainsi". Pour autant, le candidat de la gauche n'autant pas s'arrêter. Benoît Hamon aborde certaines de ses propositions phares. Après ses mesures de "transition énergétique", il parle de "révolution numérique", mais aussi sur projet pour l'Union européenne.

Il souhaite refonder l'Union européenne autour de quatre axes principaux. D'une, il souhaite mettre en place une défense commune, un traité énergétique commun "pour notre indépendance", une transition écologique à l'échelle européenne. Et enfin, un contrôle démocratique de la Zone Euro. "Pour y parvenir, besoin d'une alliance des progressistes l'Union européenne".

Elodie Hervé