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Macron a "de l'ambition pour le pays", mais n'est toujours pas officiellement candidat

Emmanuel Macron à l'Elysée lors d'une interview télévisée diffusée sur TF1 le 21 juillet 2020

Emmanuel Macron à l'Elysée lors d'une interview télévisée diffusée sur TF1 le 21 juillet 2020 - Ludovic MARIN © 2019 AFP

Président ou candidat? Emmanuel Macron donne ce mercredi soir un long entretien télévisé pendant lequel il doit défendre son bilan, à moins de quatre mois de l'élection présidentielle. Une démarche qui a fait réagir ses adversaires politiques, qui dénoncent une atteinte à l'"équité du temps de parole".

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Mélenchon fustige "un moulin à paroles égocentré et sans souffle"

Le candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon a lui considéré, dans un tweet ce mercredi soir, qu'Emmanuel Macron avait été "un moulin à paroles égocentré, tiède et sans souffle".

Le candidat insoumis a regretté que le chef de l'État n'ait pas dit "un mot sur la catastrophe en cours en Outre-mer", qu'il n'ait pas dit "un mot sérieux sur les crises écologiques et sociales. Ni la paix dans le monde, ni la guerre du Mali". "Bavardage hors-sol", a-t-il conclu.

Selon Éric Coquerel, Macron "ne parle pas des Français, il parle de lui"

Éric Coquerel, député La France Insoumise, a réagi sur BFMTV à l'intervention télévisée d'Emmanuel Macron ce mercredi soir, décrivant un président "très narcisse". "Il ne parle pas des Français, il parle de lui", a fustigé le député LFI.

Pour Zemmour, "Macron est vraiment l'homme du grand remplacement et du grand déclassement"

"Emmanuel Macron est vraiment l'homme du grand remplacement et du grand déclassement", a réagi le candidat d'extrême droite à la présidentielle Éric Zemmour sur TF1, après l'intervention télévisée d'Emmanuel Macron.

Macron a-t-il de "l'ambition pour le pays après avril 2022?" D'évidence"

À la fin de ce long entretien, Emmanuel Macon a été interrogé sur une possible nouvelle candidature en 2022. "Si vous me demandez si j'ai de l’ambition pour le pays après le mois d’avril ? D’évidence", a-t-il répondu, sans pour autant accepter de dire qu'il serait candidat. "Je ne suis pas aujourd'hui dans la situation de répondre à cette question, à la fois compte tenu du pays, et compte tenu de moi-même", a fait savoir le chef de l'État.

"Il n'est pas là": Macron balaie la question sur le "grand remplacement"

Emmanuel Macron a balayé d'un revers de manche la question sur la thèse du "grand remplacement", évoquée à l'extrême droite. "Le grand remplacement n'est pas là. La question, c'est: comment peut-on se mettre en situation de maîtriser le phénomène (de l'immigration)?", a-t-il questionné. 

"Quand on parle de la vie d'une nation sur des phénomènes comme celui-ci, mieux vaut regarder les chiffres. Nous sommes depuis plusieurs décennies une nation d'immigration, avec une part de cette immigration qui s'est intégrée par le travail. Elle est là parce que nous avons souvent fait appel à elle, elle a aidé notre pays à avancer. Quand j'entends les absurdités "immigration zéro", il n'y a pas d'immigration zéro. Le grand remplacement n'est pas là."

"Depuis quelques années, l'immigration augmente", a également affirmé le président. "Pourquoi? Parce qu'il y a eu des crises politiques, et parce que des trafiquants se sont mieux organisés. Je veux une réforme de Schengen. On doit protéger les frontières de l'Europe, mettre plus de gardes aux frontières et casser ces réseaux de trafiquants. On aura besoin de cette immigration de travail qui est limitée, choisie, maitrisée, pour faire tourner notre économie."

Pour Macron, "la mort de Samuel Paty a été un moment de sidération"

Sur TF1, Emmanuel Macron a déclaré que la mort de Samuel Paty avait "été un moment de sidération". "La mort d'un enseignant parce qu'il enseigne est intolérable dans une société comme la nôtre. La forme qu'a prise cette attaque terroriste a été une sidération terrible, un moment terriblement douloureux".

"La lutte contre cet islamisme radical (...) est un combat qui doit être mené avec détermination mais sans haine. Il faut convertir les esprits, c'est un combat culturel et civilisationnel. Il faut être intraitable à l'égard de ces gens qui utilisent ces messages de mort et veulent saper la république en son sein. Il faut convaincre tous les jeunes que leur avenir c'est la France et la République", a poursuivi le chef de l'État face aux deux journalistes.

"Il y a des millions de Français qui sont des citoyens tranquilles, qui respectent les lois de la République et qui croient en l'islam. Il faut les respecter. C'est ça la laïcité."

Nomination de Nicolas Hulot: "Non, je n'ai pas de regret"

Emmanuel Macron a été interrogé sur les accusations de viol et agressions sexuelles qui pèsent sur son ancien ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, et sur la plainte qui avait déjà été déposée en 2008 (et rendue publique en 2018).

"En 2018, j'ai fait comme à chaque fois qu'il y a des ministres accusés. (...) Je l'ai rencontré et en face de nous nous avons eu un homme manifestement blessé et qui a nié fermement les faits", a-t-il assuré sur TF1. "La Justice ne nous a fait connaître aucune procédure en cours, il est donc resté ministre".

"Quel était l'autre choix que nous aurions pu faire?", a-t-il encore interrogé. "Les ministres ont, comme les autres citoyens, droit à la présomption d'innocence. S'il avait été condamné, alors à coup sûr nous aurions pris une décision. Ce n'était pas le cas." "Non, je n'ai pas de regret. On ne peut pas regretter quand on ne sait pas tout".

Et d'ajouter: "Il faut faire très attention à ce que la présomption d'innocence soit préservée. S'il y a une accusation (qui peut être vraie) et que vous dites "c'est fini", alors il n'y a plus de vie en société possible. Il faut que la justice fasse son travail et qu'après des décisions soient prises."

Jugée "indispensable", la réforme des retraites aurait été menée à son terme sans la pandémie

Le chef de l'État a réitéré, lors de cet entretien, que la réforme des retraites était "indispensable" et qu'elle aurait été menée à son terme si n'y a avait pas eu la crise du Covid-19.

"Est-ce que vous pensez que j'aurais dû, en pleine pandémie, relancer une réforme des retraites?", a-t-il demandé aux journalistes. "J'ai vu tous les représentants. Tous ont dit : 'surtout pas'. Les commerçants m'ont dit leur fatigue. Cette réforme, elle est indispensable".

"S'il n'y avait pas eu l'épidémie à l'hiver 2020, cette réforme, qui avait été votée en première lecture avec le 49-3, serait allée à son terme. Nous avons besoin de conduire cette réforme, mais pas exactement la même que celle qui avait été envisagée. Il y a maintenant un problème de financement, il est donc clair qu'il faudra travailler plus longtemps".

"Il faut simplifier nos règles, en allant vers une sortie des régimes spéciaux. Il faut aller vers un système simplifié, pas forcément avec un seul régime, ce qui serait trop anxiogène", a développé le président.

Macron sur ses réformes: "Je pense que la révolution a commencé"

Interrogé sur ses chantiers de réformes, Emmanuel Macron a considéré que "la révolution (avait) commencé sur beaucoup de sujets". "Notre vie économique d'abord: on a créé plus d'un million d'emplois", s'est-il félicité. "On n'a jamais créé autant d'entreprises, on n'a jamais eu aussi peu de faillites. Quelque chose est en train de changer. Il y a une nation qui accompagne mieux, qui éduque mieux."

Quant à la réforme des 80 km/h, il a répondu: "c'est une bonne décision pour la sécurité routière". "Simplement, c'est arrivé à un moment où nos compatriotes n'ont pas compris cette décision. Peut-être qu'elle a été appliquée de manière trop uniforme."

"J'ai été naïf": Macron revient sur sa photo polémique avec des jeunes à Saint-Martin

Une image qu'il regrette. Emmanuel Macron est revenu ce mercredi soir sur une photo polémique qui avait marqué son déplacement à Saint-Martin dans les Antilles Françaises.

"Ils ont fait les imbéciles, j'ai été suffisamment naïf pour aller laisser faire cette photo", a déclaré le président. "Il faut protéger la fonction" (présidentielle, ndlr), a-t-il poursuivi. "Par tempérament, je ne me protège pas et donc je vais au contact, au coeur des difficultés, des problèmes. Je m'expose, c'est mon tempérament et je pense que c'est comme ça qu'on arrive à se confronter au réel."

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"Les gilets jaunes, c'est cette France qui se sent invisible"

"Personne n'a vu arriver une telle crise", a déclaré Emmanuel Macron alors qu'il évoquait la crise des gilets jaunes. "Les gilets jaunes, c'est cette France qui se sent invisible. Beaucoup étaient des gens qui avaient un travail mais qui étaient mal payés".

"Ce sont des femmes et des hommes qui ont un travail à temps partiel, (...) des gens qui ont dit 'vous ne nous voyez pas et vous voulez faire un monde encore moins fait pour nous'", a-t-il développé.

Gilets jaunes: Emmanuel Macron se souvient d'une "période très dure"

Interrogé sur la crise des gilets jaunes qui a marqué son quinquennat, Emmanuel Macron a reconnu que la période avait été "très dure".

"Il y a eu de la violence (..) cette période a été très dure", a déclaré le chef de l'État. "J'ai été touché, marqué lorsque l'Arc de Triomphe a été souillé, je revenais d'un G20 en Argentine".

Emmanuel Macron se souvient "du désarroi des riverains (...) et là j'ai eu beaucoup d'inquiétude pour le pays, et l'inquiètude de voir ceux qu'ils connaissaient et côtoyaient devenir violents".

"Traverser la rue pour trouver un emploi": Macron ne prononcerait "certainement" plus cette phrase

Emmanuel Macron a été interrogé sur plusieurs petites phrases polémiques qu'il a pu prononcer au cours de son quinquennat, notamment celle prononcée en 2018 face à un jeune chômeur dans le jardin du Luxembourg à Paris: "il me suffit de traverser la rue pour vous trouver un travail".

Lorsque la journaliste lui demande s'il reprononcerait ces mots, le chef de l'État répond: "certainement pas, (...) parce que je suis arrivé avec une forme de vitalité. Je ne mesurais pas suffisamment le fait que nous soyons dans une société de la décontextualisation". "On est à l'ère où on décontextualise. Le jeune homme dans le jardin du Luxembourg, j'ai passé 10 minutes à lui parler".

Évoquant une autre phrase sur "ceux qui ne sont rien": Emmanuel Macron a aussi reconnu "avoir blessé des gens" en cherchant à "bousculer les choses". "Il y a des mots qui peuvent blesser et le respect fait partie de la vie politique. Oui, ça dit quelque chose de ce que j'ai été", a reconnu le président, "de cette volonté de transgresser".

L'affaire Benalla, "une affaire d'été plutôt qu'une affaire d'État"

Si je me suis senti "chassé"? L'affaire Benalla, "ce fut plutôt une affaire d'été qu'une affaire d'État", a répondu Emmanuel Macron. "Une affaire d'État est une affaire où l'État est mis en cause."

Le président Macron a dit "ne pas croire" qu'il avait couvert Alexandre Benalla en 2018. "Ca a été un moment difficile. Quand un collaborateur est attaqué, ce n'est jamais agréable. Alexandre Benalla n'a pas été protégé au-delà de ce qu'il devait l'être. Il a été sanctionné administrativement puis exclu de l'Elysée. Il y a ensuite eu une procédure judiciaire qui a suivi son cours."

Macron sur l'économie: "J'assume le 'quoi qu'il en coûte'"

Emmanuel Macron a "assumé" son expression de "quoi qu'il en coûte", sa stratégie mise en oeuvre depuis mars 2020 pour soutenir l'économie face aux répercussions de la crise du Covid-19. Selon lui, l'Etat est parvenu à suffisamment soutenir les entreprises pendant la pandémie, de façon à "protéger les plus faibles".

"L'obligation vaccinale est une hypothèse qui existe"

Interrogé sur l'obligation vaccinale qui n'est pour l'instant pas à l'ordre du jour en France, Emmanuel Macron a déclaré qu'il s'agissait d'"une hypothèse qui existe, quand on a déjà vacciné 90% de ceux qui y sont éligibles". "Nous y sommes quasiment!", a-t-il déclaré.

"Nous sommes vulnérables", a encore poursuivi le président au sujet de l'efficacité partielle des vaccins. "L'humanité ne pensait pas, à l'hiver 2020, devoir se calfeutrer face à un virus"

Vaccination des enfants: pour Macron, "c'est le choix des parents"

Emmanuel Macron a estimé le choixx de vacciner ou non les enfants de 5 à 11 ans revenait "aux parents". "Il n'y a pas d'obligation" à vacciner les plus jeunes, a-t-il insisté, même si lui-même a jugé cette option "souhaitable".

"Entre 5 et 11 ans, les autorités sanitaires ont expliqué que cela protégerait", "et donc je pense que c'est souhaitable", a-t-il dit, mais "ils ont rarement des formes graves même si ces dernières semaines, on a eu plusieurs dizaines de cas d'enfants (...) avec des formes graves".

De nouvelles restrictions à Noël? Macron rappelle que "celui qui dicte le rythme, c'est le virus"

"Celui qui dicte le rythme, c'est le virus", déclare le chef de l'État à l'approche des fêtes de fin d'année, appellant les Français à "respecter les gestes barrières" et à "être responsable" en se faisant vacciner pour lutter contre cette nouvelle vague de Covid-19.

Macron sur son quinquennat: "Ça n'a pas été facile pour nous tous"

Le président Emmanuel Macron estime, dès le tout début de son entretien à TF1 mercredi soir, qu'il était "bon de voir où notre pays se trouve", alors que son quinquennat arrive bientôt à son terme.

"Ça n'a pas été facile pour nous tous", reconnaît le chef de l'Etat, "notre pays a vécu des moments heureux mais a aussi traversé des moments difficiles, notamment la pandémie".

Le CSA, saisi par l'opposition, temporise

Le CSA, saisi par plusieurs opposants qui accusent le président Emmanuel Macron d'iniquité en livrant un long entretien télévisé à quelques mois de l'élection présidentielle, a promis mercredi d'examiner l'interview une fois diffusée, mais exclu tout blocage.

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel "procédera à l'analyse du programme afin de déterminer la part du temps de parole du président de la République susceptible d'être décomptée au titre du débat politique national", a-t-il déclaré dans des courriers que l'AFP s'est procurés.

La classe politique indignée par la prise de parole de Macron

De manière générale, la plupart des adversaires politiques d'Emmanuel Macron ont fustigé la tenue d'une telle interview à moins de quatre moins du scrutin national.

"Qui peut croire qu'un bilan n'est pas un acte de campagne? J'espère qu'on n'est plus au temps de l'ORTF, j'espère qu'il y a des règles d'équité, de loyauté", s'est par exemple indigné le chef de file des sénateurs Les Républicains Bruno Retailleau, mercredi.

"À l'évidence, cette émission ne s'inscrit pas dans l'exercice de la charge de président de la République mais bien dans le cadre de l'élection présidentielle à venir", a ainsi attaqué Valérie Pécresse.

La candidate Les Républicains à la présidentielle a été rejointe par son rival écologiste Yannick Jadot, qui a annoncé sur Twitter saisir le CSA, au nom de l'"équité".

"Si le CSA voulait être objectif, il décompterait les deux heures de ce (mercredi) soir qui sont des heures de propagande électorale", a fustigé mercredi le polémiste d'extrême droite Eric Zemmour sur RTL.

Valérie Pécresse saisit le CSA pour rétablir "l'égalité de temps de parole"

À l'annonce de cet entretien d'Emmanuel Macron, la candidate des Républicains Valérie Pécresse a décidé de saisir le CSA afin de "rétablir l'égalité de temps de parole" et "le fair play démocratique".

Valérie Pécresse devait à la même heure être l'invitée de l'émission "Face à BFM". Alors que l'émission a été reportée en raison de l'interview présidentielle, l'entourage de la candidate ne décolère pas, accusant Emmanuel Macron de faire campagne pour 2022 sans être officiellement candidat.

"On ne peut pas avoir un président candidat qui se fait ouvrir les chaînes de télévison à la demande et qui, pendant des heures, fait sa campagne alors même que ses adversaires doivent se contenter de 5 minutes de duplex pour lui répondre", a d'abord jugé la présidente de la Région Île-de-France en déplacement à Calais au micro de BFMTV.

Une interview en forme de bilan

Emmanuel Macron doit défendre son bilan présidentiel dans un long entretien-bilan à TF1 ce mercredi soir à 21h05, à moins de quatre mois de la présidentielle. Une interview intitulée "Où va la France?", qui a été enregistrée dans les conditions du direct mais qui malgré tout a été montée. Elle permettra au chef de l'État de "répondre aux questions que se posent les Français", a fait savoir la chaîne.

Le chef de l'État, qui ne s'est à ce stade pas officiellement déclaré candidat à un second mandat, doit aussi s'exprimer "sur la manière dont il a vécu son quinquennat" et "sa vision de l'avenir", selon le groupe de télévision.

Jeanne Bulant Journaliste BFMTV