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Présidentielle

2017: qui sont les derniers Français à vouloir voter Hollande?

Le chef de l'Etat François Hollande, dimanche 29 novembre 2015 à Bruxelles.

Le chef de l'Etat François Hollande, dimanche 29 novembre 2015 à Bruxelles. - Thierry Charlier - AFP

Ceux prêts à confier un second mandat à François Hollande avaient déjà voté pour lui en 2012. Pour autant, aucun électeur n'est vraiment satisfait de son bilan, à l'approche de la fin de son quinquennat.

Souhait de candidature ou intention de vote, quel que soit le signal observé, il est au rouge pour le chef de l'Etat. Et sa prestation télévisée de jeudi dernier n'y change rien. Selon la dernière étude TNSSofres-OnePoint, réalisée après l'émission Dialogues citoyens, seuls 13% des Français ont l'intention de voter François Hollande au premier tour de la présidentielle en 2017, sans compter que sa candidature n'est souhaitée que par 11% de la population.

A cette sentence sans appel, il reste une question: qui sont les irréductibles électeurs de François Hollande? "Une caractéristique intéressante de François Hollande est que son discrédit met tout le monde d'accord, donc en retour, ceux qui votent encore pour lui se retrouvent dans toutes les catégories", indique Emmanuel Rivière, directeur du département d'Opinion de TNS-Sofres.

Une homogénéité à deux nuances près. Au niveau de l'âge d'abord, avec des plus de 50 ans sensiblement plus enclins à un second mandat Hollande que les jeunes, avec lesquels la rupture consécutive à l'annonce de la loi El-Khomri n'a pas été atténuée par les dernières mesures annoncées. Par ailleurs, en termes de catégorie socio-professionnelle, les fidèles au chef de l'Etat sont deux fois plus nombreux chez les Français aisés, et notamment les cadres, qu'au sein des catégories populaires, note Emmanuel Rivière. Cette caractéristique n'est pas propre à François Hollande, mais relève d'un clivage plus ancien du Parti socialiste, qui n'arrive pas à renouer avec les populations les plus fragiles.

Prêts à revoter mais sans enthousiasme

Déjà électeurs de François Hollande en 2012 à 80% environ, les Français qui pourraient mettre le même bulletin dans l'urne sont ceux qui ne discréditent pas le bilan du dirigeant socialiste tout en appréciant ses qualités d'homme politique, comme l'explique Emmanuel Rivière: 

"Les Français qui votent encore pour François Hollande voient dans sa politique une nouvelle orientation sociale-libérale qui correspond à la promesse de changement faite en 2012, ou jugent a minima que ce qu'il fait au pays n'est pas si idiot. A côté de cela, ils apprécient ses vertus: son honnêteté et sa retenue qui contrastent avec son prédécesseur Nicolas Sarkozy."

Là où le bât blesse, c'est que "peu sont très enthousiastes" par cet éventuel nouveau mandat, et qu'il est "rare de trouver quelqu'un qui défende un bon bilan, surtout dans le forme", précise l'analyste.

Mélenchon récupère 18% des électeurs de 2012

Depuis le début de son quinquennat, François Hollande n'a pas réussi à convaincre de nouveaux électeurs, hormis quelques anciens partisans de Jean-Luc Mélenchon, indique TNS-Sofres. Mais en retour, le leader du Parti de gauche est celui qui récupère le plus de déçus du hollandisme: 18% des électeurs de François Hollande en 2012 voteront pour lui en 2017, selon les dernières intentions de vote. François Bayrou en récupère quant à lui 15%. Les autres sont surtout tentés par l'abstention, explique Emmanuel Rivière.

Quelle(s) solution(s) reste-t-il au président de la République à un an de la présidentielle? Comme aucun virage à droite ne lui a permis de séduire des électeurs de ce bord-là, on peut penser que François Hollande va s'engager à gauche. C'est d'ailleurs ce qu'il avait promis en 2012: deux premières années marquées par la rigueur et une politique de l'offre, puis viendrait le temps de la croissance et des dépenses sociales.

Mais vu l'état de l'économie et des caisses publiques, peut-il, va-t-il se permettre un tel virage? Sans compter qu'avec si peu d'intentions de vote, François Hollande souffre d'un réel déficit de crédit. A moins que les indicateurs économiques, et notamment la courbe du chômage, ne tournent en sa faveur d'ici 2017. Tout cela, François hollande semble en avoir bien conscience puisqu'il a remis à la fin de l'année sa décision sur son éventuelle candidature.

Ma. G.