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Elections Municipales 2026

Municipales: une fin de campagne polluée par les affaires

Les deux grands partis français doivent-ils craindre les affaires? Réponse les 23 et 30 mars prochain. En attenant, les élus de terrain sont perplexes (Photo d'illustration)

Les deux grands partis français doivent-ils craindre les affaires? Réponse les 23 et 30 mars prochain. En attenant, les élus de terrain sont perplexes (Photo d'illustration) - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Entre les écoutes de Nicolas Sarkozy et les cafouillages de communication du gouvernement, c'est un climat tendu qui s'est emparé de la campagne pour les municipales. Sur le terrain, les élus, perplexes, espèrent que leurs électeurs distingueront l'enjeu national du local.

Affaires en série. Soupçons de surfacturation de Jean-François Copé, écoutes de Nicolas Sarkozy, cafouillage au gouvernement… L'UMP comme le PS sont touchés par des révélations qui ont occupé le terrain médiatique ces deux dernières semaines. Le tout en pleine campagne électorale des municipales.

Ces événements des derniers jours "contribuent au final à une atmosphère assez délétère et à un rejet des élites politiques en général, en particulier du PS et de l'UMP", explique Eddy Fougier, de l'Institut des relations internationales et stratégiques (Iris).

Mais pas sûr que cet agacement se traduise pour autant dans les urnes. "Cela va plutôt contribuer à une abstention élevée et peut-être à un vote un peu protestataire, à gauche mais surtout à droite", estime Eddy Fougier.

"Les gens n'en parlent pas"

Sur le terrain, élus PS comme UMP disent la même chose: le sujet n'est pas abordé, ou très peu. "Je suis le premier surpris", explique Benoist Apparu, ancien ministre UMP, en campagne à Châlons-en-Champagne. "Pour l'instant, ceux qui m'en parlent sont des journalistes locaux, ou des colistiers. Mais je n'en entends pas parler en réunion d'appartement, ni sur les marchés", assure l'élu, joint par BFMTV.com.

Même impression chez le député PS Yann Galut. Actif auprès de la candidate du PS à Bourges, Irène Félix, le député doit bien se rendre à l'évidence: "les gens n'en parlent pas. C'est assez paradoxal: on n'entend pas de discours sur ce que les sondages semblent affirmer, le risque d'abstention, ou le vote sanction".

Mais s'ils font le même constat, les deux élus restent très prudents. "Chez moi, à Châlons, si je mène une bonne campagne, je rencontre peut-être 2.000 personnes sur 25.000", remarque Benoist Apparu. "Donc c'est vrai que ceux qu'on ne voit pas peuvent y penser, aux affaires".

"Le blanc et les extrêmes", grands vainqueurs?

Les électeurs se déplaceront-ils les 23 et 30 mars? Les deux élus reconnaissent craindre l'abstention plus que tout. "Forcément, quand on est au pouvoir, on la craint. Mais c'est pour cela qu'on s'active, qu'on essaie d'aller chercher les gens avec les dents", explique Yann Galut. Mais l'élu ne se fait pas d'illusions: "il y a du mécontentement dans notre électorat, donc il est possible qu'il n'aille pas voter".

Benoist Apparu l'affirme, "il y en aura plus que d'habitude. Mais de là à dire que c'est à cause des affaires... Le désintérêt est là depuis longtemps, je ne vois pas pourquoi cela s'améliorerait aujourd'hui". Pour l'ancien ministre, c'est "le blanc et les extrêmes" qui en sortiront favorisés. Mais "pas les partis classiques". La claque risque donc d'être partagée.

De vendredi à minuit, jusqu'à dimanche 20 heures, des règles très strictes s'imposent aux candidats, mais aussi aux internautes. Conformément à l'article L. 52-2 du code électoral, il est interdit de poster un commentaire pouvant influencer le vote, ou un résultat. L'amende prévue en cas de sanction est de 3.750 euros. C’est pourquoi par mesure de prévention nous fermons aux commentaires ce week-end les articles évoquant les municipales. Merci de votre compréhension.

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Ariane Kujawski