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Municipales: l'abstention élue dès le 1er tour?

L'abstention pourrait atteindre de nouveaux records en 2014. La photo a été prise en 2010 lors des régionales à Paris

L'abstention pourrait atteindre de nouveaux records en 2014. La photo a été prise en 2010 lors des régionales à Paris - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

L'abstention, qui atteint des pourcentages toujours plus élevés à chaque scrutin, pourrait de nouveau exploser les records. En cause? Un désintérêt et une lassitude de la politique.

Le maire reste l'élu auquel les Français sont le plus attachés. Une variable qui pourrait éviter, ce dimanche, un nouveau record d’abstention à l’heure où les électeurs se disent toujours plus désabusés par la classe politique.

"La campagne ne suscite pas d’enthousiasme et toutes les études sur la mobilisation sont inquiétantes", explique Yves-Marie Cann de l’institut CSA à BFMTV.com. "C’est un signal d’alarme car plus on approche du vote et plus le ‘potentiel de participation’ baisse". Un contexte alourdi par les affaires et les polémiques qui occupent le terrain ces deux dernières semaines. Pourtant, l’élu UMP Benoist Apparu nuance: "De là à dire que le désintérêt, c'est à cause des affaires…"

La déception de la gauche

Depuis 1988, tous les scrutins, excepté celui de la présidentielle, ont vu l'abstention progresser. En 2008, elle a pulvérisé les records, avec le plus faible taux de votants à des municipales depuis 1959: 66,5% au premier tour et 65,2% au second tour. "Ce que nous mesurons laisse présager d'une abstention plus élevée qu'en 2008, voire potentiellement beaucoup plus élevée", assure Brice Teinturier de l’institut Ipsos.

C'est le "risque majeur" répète Christophe Borgel, secrétaire national du PS aux élections quand le président de l'UMP, Jean-François Copé, lui, prévoit un "immense" taux d'abstention… à gauche.

Qui sera pénalisé? "c’est la grande incertitude du scrutin", estime Yves-Marie Cann, avant de préciser que "si le vote sanction existera bien, à gauche le vrai risque c’est l’abstention comme expression de la déception".

Plus d'abstention dans les grandes villes

Les derniers sondages effectués notamment par le CSA pour BFMTV montrent que les plus jeunes – 18-24 ans – seront les plus enclins à ne pas se présenter aux urnes dimanche prochain. Cette classe d’âge montrent aussi le moins d’intérêt pour la campagne. L'UMP, avec un électorat moyen plus âgé, pourrait être moins pénalisée. Néanmoins, il faut minorer en fonction des lieux.

"Plus la ville est grande, plus l'abstention est importante" complète Dominique Reynié, professeur à Sciences Po. Au premier tour de 2008, ce taux s'est élevé à 37,83% pour les communes de 3.500 habitants et plus, à 39,61% dans celles de 9.000 et plus, à 41,06% pour 30.000 et plus, à 43,11% dans celles d'au moins 100.000 habitants.

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Samuel Auffray avec AFP