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Législatives: la France insoumise et le Parti socialiste ouvrent finalement les discussions

Olivier Faure et Jean-Luc Mélenchon le 28 avril 2020 à l'Assemblée nationale

Olivier Faure et Jean-Luc Mélenchon le 28 avril 2020 à l'Assemblée nationale - David NIVIERE / POOL / AFP

Les deux partis ont acté l'ouverture des négociations en vue des législatives, malgré des divergences. "Il n'y a pas, entre nous, de point de blocage insurmontable", a même assuré le porte-parole du Parti socialiste ce mercredi.

Enfin un rendez-vous constructif. Après des jours de tensions, le Parti socialiste et la France insoumise se sont rencontrés ce mercredi matin pour échanger autour des législatives.

"Nous avons eu des discussions sérieuses. Notre proposition n'est pas l'union de la gauche mais bien d'élargir l'Union populaire", a expliqué Manuel Bompard, le négociateur en chef de LFI à la sortie, au micro de BFMTV.

"Une discussion constructive" pour le PS

Même son de cloche du côté de Pierre Jouvet, le secrétaire national aux élections du PS.

"Nous avons une discussion constructive qui a nous a permis d'avance sur un certain nombre de points permettant de considérer qu'il n'y a pas de point de blocage insurmontable", a ajouté de son côté celui qui est également porte-parole du parti.

L'ambiance s'est manifestement détendue entre les deux camps, très loin des échanges tendus de l'entre-deux-tours.

Après le score désastreux d'Anne Hidalgo au premier tour (1,75%), Olivier Faure avait dans un premier temps avancé sa "main tendue" aux insoumis dans les colonnes de Libération le 15 avril dernier.

Changement d'ambiance

Réponse le lendemain dans le Journal du dimanche de Mathilde Panot, la présidente du groupe des insoumis à l'Assemblée nationale: "il n'y aura pas d'accord avec le PS et ce refus est définitif".

Il faut dire que la présidentielle a laissé des traces, alors qu'Anne Hidalgo a passé la fin de sa campagne à pilonner Jean-Luc Mélenchon. L'insoumis, de son côté, n'a pas laissé que des bons souvenirs chez ses anciens camarades, auprès de qui il a passé plus de trente ans.

Mais la donne a changé ces derniers jours. Le PS a mis de l'eau dans son vin en adoptant la semaine dernière une motion qui donne quitus à la direction du parti pour ouvrir la porte à des négociations.

La député insoumise Clémentine Autain a tenu de son côté à rassurer, en expliquant avoir "la volonté de bâtir une fédération" et ne pas être "dans une logique de ralliement", ce mercredi sur France 2.

Des réserves chez les socialistes

Olivier Faure a cependant veillé à donner des gages à ceux qui, en interne, refusent de donner un blanc seing à Jean-Luc Mélenchon.

"La réforme des retraites que souhaitent les insoumis coûte 72 milliards. Ce que je dis, c'est que cet argent peut aussi être utilisé pour l'éducation ou la transition écologique, je pense qu'on n'a pas besoin de ramener tout le monde à 40 annuités", a expliqué le Premier secrétaire sur France inter dimanche dernier.

La manœuvre vise à rassurer les socialistes qui craignent la disparition du parti mais qui sont bien conscients qu'un accord est probablement leur seule chance de survie aux législatives.

Les deux partis devraient continuer leurs discussions dans les prochains jours pour aboutir à un accord précis en nombre de circonscriptions.

Marie-Pierre Bourgeois