Dans les Hauts-de-Seine, la crise de l’UMP peut malmener Devedjian

Patrick Devedjian - -
D'ordinaire, une législative partielle est plutôt favorable au candidat de l’opposition. Mais, alors que trois échéances électorales sont prévues dans deux semaines, la crise de l’UMP brise les habitudes. Par exemple, dans la 13e circonscription des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian (UMP), élu sans interruption depuis 1986, doit jouer serré pour sauver sa députation face à Julien Landfried, candidat du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) et poulain de l’ancien ministre Jean-Pierre Chevènement.
Dimanche dernier au marché d'Antony, les deux candidats accompagnés de leurs militants, vêtus de bleu et de rouge pour bien s’identifier, ont mené campagne sur le même terrain. Atout choc pour Julien Landfried, Manuel Valls est venu en personne lui apporter son soutien, preuve d’une unité à gauche. "S'il gagne, ce sera un symbole pour renforcer la majorité gouvernementale", estime d'ailleurs le ministre de l’Intérieur.
"Un test national"
Annulé en octobre par le Conseil constitutionnel en raison d’une double candidature du suppléant (Georges Siffredi) de Patrick Devedjian, le scrutin du mois de décembre s’annonce serré.
Battu de 191 voix en juin, le secrétaire national du MRC âgé de 34 ans avait déposé un recours conduisant, compte profiter de la nouvelle occasion qui lui est proposé pour déloger le député sortant. Surfe-t-il pour autant sur la guerre interne à l'UMP, qui opposent les pro-Copé aux pro-Fillon ?
C’est Patrick Devedjian, actuel président du Conseil général des Hauts-de-Seine, qui répond le premier. "Cette élection est un test national", martèle-t-il confirmant l’idée qu’il s’agit d’un micro referendum sur la politique nationale menée par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Surtout, il s'attache à minimiser les "péripéties" actuelles du principal parti d’opposition.
"Elever le taux de participation"
Mais l’opposition c’est aussi le Front national. Le 31 novembre dernier un militant FN a été agressé sur le marché de Bourg-la-Reine, l'une des trois autres communes de la circonscription. Un acte condamné unanimement dont la portée est difficile à anticiper. Comme le report de voix potentiel vers Marine Le Pen des électeurs de l’UMP.
"La priorité pour nous, c'est d'élever le taux de participation. Ça ne se fait pas en polémiquant ou en critiquant l'adversaire", assure Julien Landfried. Cela dit, "il est possible qu'une partie de l'électorat de droite soit démobilisée. Ça ne dépend ni de moi, ni de la gauche, ni de la campagne qu'on mène pour mobiliser notre électorat, mais ça peut être un avantage".
Réponse dans les urnes.