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Elections Législatives 2024

Candidats "En Marche!" aux législatives: le cas Valls met le feu au PS

Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du PS.

Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du PS. - Philippe Lopez - AFP

Jean-Christophe Cambadélis tente d’endiguer les tentations des départs au sein de son parti vers la majorité présidentielle d’Emmanuel Macron.

La mèche était en place, il n’y avait plus qu’à l’allumer. En se déclarant candidat aux législatives ce mardi sous l’étiquette de la "République en Marche", le mouvement d’Emmanuel Macron, Manuel Valls a relancé le psychodrame au PS. Et mis au jour les fractures béantes au sein du parti sur le positionnement à adopter vis-à-vis du nouveau président de la République. La virulence des commentaires après l’annonce de l’ancien Premier ministre témoigne du climat de tension qui s’est emparé de Solférino.

"Il s'essuie les pieds sur son parti"

"Quand on est socialiste, on est socialiste, on reste de gauche. Et ce n’est pas parce que les moments sont difficiles qu’on doit tourner le dos à sa famille politique", a condamné au micro de BFMTV la secrétaire d’Etat Pascale Boistard, pourtant soutien de Manuel Valls à la primaire de la gauche.

Interrogé par Europe 1, Olivier Faure a été encore plus sévère. Le porte-parole du PS a déclaré:

"Chacun connaît les options qu’a pris Manuel Valls depuis de longues semaines. Il n’a pas respecté le verdict de la primaire, il s’en engagé auprès d’Emmanuel Macron dès le premier tour, il s’essuie les pieds sur un parti auquel il doit tout et qui lui a permis d’être Premier ministre (…). Maintenant, chacun est libre et y compris de faire des choix comme il les fait. Donc, je prends acte de son départ du Parti socialiste".

Une "balle dans la tête" du PS

Didier Guillaume, vallsiste et chef de file des sénateurs PS, s’est indigné de ces appels à l’exclusion:

"Des partis qui n’ont pas été au second tour de l’élection présidentielle voudraient exclure des anciens ministres, des anciens Premiers ministres? Ça n’a aucun sens", a-t-il réagit sur CNews, tout en constatant "l’acte de décès" du PS.

Questionné sur ces propos par BFMTV, François Kalfon a accusé les partisans de Manuel Valls de vouloir "mettre une balle dans tête" du parti fondé par Jean Jaurès. "Mais ce n’est pas aux socialistes de se dissoudre, c’est à lui de partir", a jugé ce proche d’Arnaud Montebourg.

"Jamais ils ne mettront quelqu'un face à Valls"

"Impossible" pour Manuel Valls ou quelque candidat que ce soit de conserver sa carte du PS tout en briguant l’investiture d’un autre parti, a d’ailleurs menacé Jean-Christophe Cambadélis au micro de BFMTV ce mardi.

Une règle destinée à endiguer la tentation Macron, que le patron de Solférino a brandie lors du Bureau national à rallonge (3 heures) qui se tenait au même moment au siège du parti.

"En conséquence de quoi, partout où il n’y aura pas de candidat socialiste, il y en a un qui sera désigné", a précisé le député Razzy Hammadi auprès de BFMTV.

Manuel Valls, dont la circonscription est "gelée" depuis son ralliement à Emmanuel Macron fin mars, pourrait donc se retrouver face à un concurrent socialiste pour le scrutin des 11 et 18 juin? Un proche de l’ancien locataire de Matignon interrogé par BFMTV ne semble pourtant pas prendre la menace très au sérieux: "l’élection est dans un mois, le délai est trop court, jamais ils ne mettront quelqu’un face à Valls".
Ghislain de Violet avec Thomas Soulié