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Où en sont les listes gilets jaunes en lice pour les européennes?

Rassemblement de gilets jaunes place Denfert-Rochereau à Paris, le 23 mars 2019

Rassemblement de gilets jaunes place Denfert-Rochereau à Paris, le 23 mars 2019 - FRANCOIS GUILLOT / AFP

La fusion de plusieurs listes sous une bannière jaune commune semble improbable. Les candidats les plus déterminés ont jusqu'au 3 mai pour compléter et déposer leur liste.

Durant l'hiver, il en émergeait une nouvelle presque chaque jour. Cinq mois après le début du mouvement des gilets jaunes, les listes lancées en leur nom en vue des élections européennes se font beaucoup plus discrètes. Pendant ce temps-là, le chronomètre tourne: les candidats les plus déterminés ont jusqu'au 3 mai pour compléter et déposer leur liste.

En attendant, les sondages amalgament toutes ces initiatives, qui un temps dépassaient la dizaine, en une seule liste "testée". Elle ne dépasse que très rarement les 3% d'intentions de vote pour le 26 mai, soit le seuil de remboursement des frais de campagne. 

"Il faut connaître les motivations"

Pour des listes constituées principalement de citoyens lambda, il s'agit d'un aspect crucial. En témoigne le travail réalisé quotidiennement par ceux qui entendent chapeauter le "Rassemblement des gilets jaunes citoyens". À savoir notamment l'activiste Thierry Paul Valette, à l'origine de pas moins de quatre listes, dont celle lancée avec le chanteur Francis Lalanne. L'expérience a fait long feu. 

Faute de QG de campagne, Thierry Paul Valette réunit ses proches dans un café pour passer au tamis les dizaines de noms qui souhaitent rejoindre sa liste. Pour l'heure, une soixantaine a été validée; il faut en soumettre 79. 

"Il faut faire (...) des enquêtes sur ces personnes-là, via les réseaux sociaux. Il faut connaître leurs motivations, aussi", affirme auprès de BFMTV celui qui se définit comme un "acteur social" et qui reconnaît que le parcours "est semé d'embûches".

Pas de fusion

D'autres initiatives leur font concurrence, notamment les listes "Jaunes et citoyens" ou "Évolution citoyenne". Hors de question, assure Thierry Paul Valette, de fusionner. "On ne peut pas dénoncer un système si nous-mêmes, on applique les mêmes règles. (...) C'est inconcevable", martèle-t-il.

Pour les leaders de la liste "Gilets jaunes citoyens", les choses ne sont pas aussi définitives, au contraire. "Ce qui nous rassemble (est) beaucoup plus important que ce qui nous divise", estime Jean-François Barnaba, qui espère rassembler plusieurs forces avant la "clôture" des listes, même s'il s'agit avant tout d'un vœu pieu.

Le "RIC" ne fédère plus

Trois autres listes se présentent, parmi lesquelles le "Ralliement d'initiative citoyenne", bâtie autour du référendum du même nom, qu'exigent de nombreux gilets jaunes. Lancée par l'aide-soignante Ingrid Levavasseur, qui s'en est désolidarisée en février, elle aussi a toujours pour objectif de rallier d'autres listes à sa cause. Début avril, l'un de ses cofondateurs, Frédéric Mestdjian, assurait auprès de France Inter que des négociations étaient toujours encore. Rien de concret ne semble en avoir abouti. 

Restent la liste "L'Union jaune" et celle, ancrée très à droite, intitulée "Évolution citoyenne", lancée par le forgeron vauclusien Christophe Chalençon. Lors d'une conférence de presse organisée à Paris le 7 avril, celui-ci a annoncé les 17 premiers noms de sa liste. Pour contourner les questions de financement, il a expliqué vouloir appeler les électeurs à imprimer eux-mêmes leur bulletin de vote. 

Jules Pecnard