Élections Européennes
Elections européennes

L'Europe revue et corrigée par Olivier Besancenot

Olivier Besancenot sera la tête de liste NPA en Ile-de-France, lors des prochaines européennes.

Olivier Besancenot sera la tête de liste NPA en Ile-de-France, lors des prochaines européennes. - -

INTERVIEW - Tête de liste en Île-de-France lors de ces élections européennes, la figure emblématique du NPA repart au combat avec un objectif: faire émerger une troisième voix au côté des libéraux et des nationalistes.

Même s’il prône le renouvellement des générations au sein de son parti, le NPA, Olivier Besancenot n’a pu résister bien longtemps à l’idée de repartir au combat pour ces élections européennes lors desquelles il sera tête de liste en Ile-de-France. Pour BFMTV.com, il passe en revue les institutions de l'Union européenne.

> SON POINT DE VUE

# Sur l’Europe de la Commission Barroso. Olivier Besancenot décrit une Europe faite "par et pour les banquiers. C’est une arme des gouvernements nationaux pour faire passer une politique d’austérité et faire payer la crise à ceux qui n’en sont pas responsables. A extorquer des milliards dans nos poches, à l’image du pacte de responsabilité, pour les mettre dans celle d’une minorité".

Selon lui, José Manuel Barroso n’est toutefois qu’une pièce d’un vaste puzzle. "La Commission de Bruxelles a bon dos, du point de vue des gouvernements libéraux comme du point de vue des nationalistes", assure-t-il. "Mais c’est le conseil des ministres qui prend les décisions. Ce n’est même plus une question d’individu. Ce qu’on voit, ce sont les traités, pas la présidence d’untel ou untel".

# Sur le désintérêt des citoyens pour l’Europe. Pour l'ex-candidat à la présidentielle, "on a des partis institutionnels qui ne font pas campagne, à croire que ça les arrange qu’il y ait un maximum d’abstentionnistes. La droite radicale, elle, voudrait faire croire que le seul débat c’est: pour ou contre l’euro."

Et le NPA? "Nous, nous défendons une troisième option qui serait une Europe ni libérale, ni nationaliste, mais plutôt internationaliste, une Europe des travailleurs et des peuples. Prendre le meilleur de ce qu’il y a de social et démocratique pour, cette-fois-ci, l’appliquer à tous".

# Sur le traité transatlantique. Comme beaucoup, Olivier Besancenot dénonce "l’opacité actuelle (des négociations) avec des arguments de mauvaise foi, puisqu’on nous explique que c’est pour préserver les intérêts de l’Europe, et qu’on nous annoncera la couleur une fois les travaux terminés".

Il s'agit en fait, selon lui, d'une arme "pour accélérer les processus de libéralisation. Il ne s’agit pas du fait que cela vienne des Etats-Unis, ce n’est pas le problème. Cela prouve simplement que cette Union européenne là n’est pas un rempart contre la mondialisation libérale, c’en est un vecteur".

> SES IDEES

# Sur la politique étrangère. Fervent défenseur de la cause palestinienne, Olivier Besancenot se sert de l'exemple israélien pour rappeler qu'il existe "plein de résolutions qui ont été votées par la communauté internationale, qui reconnaissent le droit légitime du peuple palestinien à avoir un Etat". "Le problème, c’est comment l’appliquer", soupire-t-il. "Et là, l’Europe aurait les moyens de peser: mais il faut savoir si des puissances ont envie de se facher contre le gouvernement israelien pour lui imposer ces résolutions, comme les occidentaux savent le faire quand il s’agit d’aller en Afrique".

# Son dossier prioritaire de la prochaine mandature. "Organiser la solidarité nationale", affirme-t-il. Et organiser la riposte lorsque des plans sociaux se préparent. "Notamment pour les services publics, puisque c’est l’un des dossiers auquel on peut avoir accès et ainsi savoir ce qui se trame. C’est comme pour une procédure de licenciement, plus on a les informations tôt, mieux on peut s’organiser".

# Son Europe idéale. "On peut réfléchir à une assemblée constituante qui discuterait d’une Europe qui tire du bas vers le haut, et qui sorte des traités actuels".

|||>> Son parcours:
Des Jeunesses communistes révolutionnaires, en 1988, au Nouveau parti anticapitaliste (NPA), en passant par le syndicat Sud-PTT, Olivier Besancenot connaît bien le Parlement européen, où il a été attaché parlementaire entre 1999 et 2000.

Yann Duvert