Européennes: comment le scrutin va se dérouler dans les autres États membres

Le parlement européen - Image d'illustration - FREDERICK FLORIN / AFP
Le temps d'un week-end, les électeurs de 27 pays seront appelés à voter simultanément, ou presque. Le scrutin des européennes aura lieu du 23 au 26 mai dans tous les États membres de l'Union, selon des modalités largement semblables, mais qui varient sur certains points.
Au total, 705 eurodéputés seront élus, répartis selon le poids démographique de chaque pays et en tenant compte de la disparition des sièges qu'aura détenus jusqu'à présent le Royaume-Uni. L'Allemagne envoie le plus gros bataillon d'élus, avec 96 sièges à pourvoir, suivie de la France (79), de l'Italie (76) et de l'Espagne (59).
Un premier paramètre sera commun à tous les États: le mode de scrutin qui sera, comme le prévoient les traités de l'UE, proportionnel et à un tour. Un cas de figure qui ne se produit en France, contrairement à tous ses voisins, qu'à l'occasion des élections européennes (si l'on exclut les référendums et le cas particulier des législatives de 1986).
Qui vote et quand?
Tout d'abord, la date. La majorité des pays organiseront le vote le dimanche 26 mai. Certains États comme les Pays-Bas tiendront le scrutin le jeudi 23 mai. Les derniers bureaux de vote fermeront en Italie, à 23 heures.
L'âge légal du vote est de 18 ans dans tous les États membres, hormis en Autriche et Malte, où il est fixé à 16 ans, et en Grèce à 17 ans. En France, tous les citoyens ayant acquis la majorité ont le droit de se rendre aux urnes tant qu'ils sont inscrits sur la liste électorale d'une commune française.
Le vote est obligatoire au Danemark, en Bulgarie, à Chypre, en Grèce et au Luxembourg. Il l'est également en Belgique, où un électeur ne se rendant pas aux urnes risque, sans excuse valable, une amende de 27,50 à 55 euros. Une récidive dans l'abstention fait passer l'amende à 137,50 euros.
Système(s) de listes
Si la totalité des 27 Etats organisent un scrutin dit de liste, celui-ci présente des spécificités ici et là.
En Irlande et à Malte par exemple, le système du "vote unique transférable" s'applique: les électeurs peuvent y classer les candidats de toutes les listes (y compris, donc, celles pour lesquelles ils ne votent pas) selon leur ordre de préférence. Précisons qu'à l'issue de ces élections de 2019, l'Irlande et Malte n'enverront respectivement que 15 et 6 eurodéputés. Cela réduit considérablement la taille de leurs listes (et, par là même, le travail de classement des électeurs), notamment par rapport à un pays comme la France.
Autre cas de figure, celui de la possibilité d'indiquer sa préférence pour tel ou tel candidat de la liste choisie. Ce système prévaut dans 18 États membres, et à défaut de modifier la donne d'un scrutin, il peut favoriser l'émergence de certaines personnalités politiques.
A contrario donc, la France, l'Allemagne, l'Espagne, la Grèce ou le Portugal appliquent le système de la liste bloquée: aux partis politiques d'y hiérarchiser leurs candidats de façon définitive, la répartition des places dites "éligibles" donnant lieu à d'âpres tractations.
Seuil d'éligibilité
Sur ce point, d'ailleurs, les choses diffèrent selon les pays. Dans 9 États membres, dont la France, le seuil d'éligibilité est fixé à 5%. En deçà de ce score aux élections, la liste n'envoie aucun candidat au Parlement européen. Ce seuil est de 4% dans 3 États, de 3% en Grèce et de 1,8% à Chypre.
Dans les 13 pays restants, il n'y a aucun seuil, ce qui permet à un nombre important de petits partis - qui ont souvent une existence minime à l'échelle nationale - d'espérer pouvoir envoyer quelques candidats à Bruxelles. C'est le cas notamment de l'Allemagne, qui a supprimé son seuil de 5% en 2014.
Circonscriptions
Reste le sujet des circonscriptions. En France, une loi de 2003 avait donné lieu à un découpage en huit grandes circonscriptions. Ce système a donc été en vigueur pour les européennes de 2004, 2009 et 2014. Emmanuel Macron et son gouvernement y ont mis fin en 2018, en faisant adopter le retour à la circonscription nationale unique. Cela politise davantage un scrutin qui sera le premier grand test électoral du président de la République française.
Certains États membres, toutefois, conservent le découpage en circonscriptions. C'est le cas de la Belgique, l'Irlande, la Pologne ou encore l'Italie.