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Politique

Ecologie : Duflot réclame « un véritable second souffle »

Cécile Duflot reconnaît que la question de son maintien au gouvernement se pose après le limogeage de Delphine Batho.

Cécile Duflot reconnaît que la question de son maintien au gouvernement se pose après le limogeage de Delphine Batho. - -

La ministre EELV du Logement Cécile Duflot appelle ce jeudi à « un second souffle » en matière d’écologie et reconnaît que la question du maintien des ministres verts au gouvernement s’est posée après l’éviction de Delphine Batho. « Il y a un glissement qui ne laisse pas de place à l'écologie et qu'il faut arrêter », interpelle Cécile Duflot.

L’éviction d’une ministre socialiste aura décidemment causé beaucoup de remous du côté d’EELV. Après le limogeage de la ministre de l’Ecologie Delphine Batho, Cécile Duflot avait tout d'abord réuni des cadres de son parti dans une réunion de crise à son ministère du Logement. Dans une interview à paraître ce jeudi dans Le Monde, elle réclame « un véritable second souffle » en matière d'écologie et reconnaît s'être posée la question du maintien au gouvernement des ministres EELV.
« Jusqu'alors, la question de notre présence au gouvernement ne se posait pas, mais je suis obligée de reconnaître que je me la suis posée » après le limogeage express de l'ex-ministre PS de l'Ecologie mardi. « Il y a un glissement qui ne laisse pas de place à l'écologie et qu'il faut arrêter ».
« Je suis résolue à n'être ni une observatrice désolée de la situation ni une spectatrice du renoncement », a ajouté l'ancienne secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV). « Je suis au gouvernement pour poursuivre le combat écologique, je ne suis pas là pour le regarder reculer. Il est nécessaire de repartir sur un autre pied au sein de ce qui a fait la majorité du 6 mai 2012. Il est impossible d'en rester là, l'urgence commande d'accélérer le rythme ».

« Ce sera à nous d'en tirer les conséquences... »

« Delphine Batho s'est exprimée sur un sujet sensible qui touche à une réalité, c'est-à-dire passer à l'acte en matière d'écologie. Pour moi apparaît la nécessité d'un véritable second souffle ». Selon Cécile Duflot, « les rendez-vous de l'automne sur la transition énergétique, le budget et la fiscalité environnementale, qui étaient déjà très importants, deviennent brûlants ». « Chacun a pu faire le bilan de ce que l'on a déjà mené au ministère du Logement: engager en profondeur une régulation du secteur, permettre la construction de davantage de logements... Nous avons lancé l'immense chantier de la rénovation énergétique. Les choses avancent. Mais sur d'autres fronts, comme sur la transition énergétique et pour réorienter la fiscalité vers la transition écologique, nous sommes encore en retard. L'an II doit être celui de l'écologie en actes. On ne peut plus perdre de temps. Non pas pour faire plaisir aux écologistes, mais parce que la gravité de la crise l'impose », estime-t-elle.
Selon la ministre, une « partie de l'histoire », « essentielle », est « entre les mains du président de la République et du Premier ministre. C'est à eux d'avoir le souhait et la volonté de mener ce changement. Si tel n'est pas le cas, ce sera à nous d'en tirer toutes les conséquences, de manière sereine et avec beaucoup de regrets ».

Mathias Chaillot avec AFP