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Politique

Ecole : faut-il revoir le système de notes ?

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Vincent Peillon, le ministre de l’Education, souhaite revoir le système de notes qui peut être « décourageant ». « La note n’est pas du tout un problème », répondent certains professionnels. Et vous, qu'en pensez-vous ?

Après les Japonais, les petits Français sont les élèves les plus malheureux du monde. C’est Vincent Peillon, le ministre de l’Education lui-même, qui l’affirme. En cause entre autres selon lui, le système de notation. Il faut « qu'il y ait une évolution de la façon dont nous notons, parce que la note doit pouvoir aussi être un encouragement et pas un découragement », affirme-t-il. Mais le chantier s’annonce difficile. Le but : trouver un système d'évaluation qui encourage à progresser sans démoraliser les élèves en difficulté. Et sans braquer les partisans de la bonne vieille note, de 0 à 20.

« La note peut rendre un élève malheureux »

Professeur de sciences de l’éducation, Philippe Mérieu partage l’avis de Vincent Peillon. « La note, surtout quand elle est mauvaise et répétée, peut rendre un élève malheureux, pense-t-il. Il y a une utilisation de la note qui entérine cet échec et ne permet pas de progresser ». Mais si supprimer la note est une chose, la remplacer en est une autre. Si le retour des lettres (un A pour une bonne note, puis un B, etc.) a ses partisans, Philippe Mérieu envisage une autre solution : « Ce qu’on pourrait faire, c’est mettre deux notes. Quand un élève rend un devoir, lui mettre une première note, puis lui donner des conseils, et lui mettre une deuxième note une fois qu’il appliqué les conseils. C’est cette note qu’il faudrait prendre en considération car c’est celle qui a tenu compte des conseils du professeur ».

« Mettre les enseignants en situation de fragilité »

Mais le système restera difficile à réformer, car « il touche à plusieurs dimensions », analyse Philippe Mérieu. « D’abord, mettre des notes est un élément du pouvoir des enseignants et si on touche à ce pouvoir, on peut mettre certains enseignants en situation de fragilité. Et les parents eux même sont demandeurs de note. On a tous dans la tête le "0 à 20", donc penser autrement, c’est compliqué ».

« Un grand facteur de motivation »

Beaucoup de bruit pour rien, pourtant, pense Jean-Rémy Girard, responsable pédagogique au SNALC (Syndicat national des collèges et lycées) pour qui « en soi, la note n’est pas du tout un problème. Elle est un instrument de mesure simple ». Sa priorité, c’est donc de savoir « pourquoi l’élève n’y arrive pas, pas pourquoi on lui met un 2. C’est comme ça qu’on fait monter les notes. Et il faut aussi se rendre compte à l’inverse qu’avoir une bonne note, c’est un grand facteur de motivation ».

La rédaction, avec Stéphanie Collié