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Duflot : un tweet et des larmes à l'Assemblée

Les Coulisses de la Politique par Véronique Jacquier

Les Coulisses de la Politique par Véronique Jacquier - -

Le tweet anti-militariste du compagnon de Cécile Duflot a créé mardi bien des remous à l'Assemblée Nationale. On a même vu la ministre du logement en pleurs !

Il faut se méfier ! C'est une arme politique, le tweet ! Cécile Duflot en a fait les frais. Mardi à l'Assemblée, elle a été la cible de l'UMP. Certains députés n'ont toujours pas digéré depuis dimanche les 140 signes de Xavier Cantat : « Fier que la chaise à mon nom reste vide au défilé de bottes sur les Champs-Elysées ». Du coup, l'occasion était trop belle. Mardi, Philippe Meunier, le député du Rhône a apostrophé le gouvernement. Il a demandé qu'à l'avenir ne soient invités à la tribune officielle pour le 14 juillet que des personnes qui respectent l'engagement de nos militaires. Sur le banc des ministres, Cécile Duflot a tenté de rester stoique. Mais très vite, les larmes sont montées.

Elle savait qu'elle allait devoir faire face dans l'hémicycle à la polémique grandissante ?

Oui, bien sûr. Des parlementaires m'ont dit qu'elle était arrivée penaude, crispée, attendant la question de l'opposition. Elle a été revigorée parce que Jean-Marc Ayrault en personne a pris sa défense. Mais elle était quand même encore trés perturbée aprés la séance. C'est exceptionnel que le Premier ministre réponde à l'opposition sur une petite affaire de tweet comme ça. Normalement le Premier ministre ne répond qu'aux questions des présidents de groupe. Mais il voulait évidemment couper court à la polémique tout en répondant à coté. Jean-Marc Ayrault ne répond pas sur l'essentiel qui est de savoir s'il est pertinent que le compagnon d'un ministre envoie ce genre de tweet.

Il n'y a pas eu de consigne de l'Elysée ou de Matignon pour recadrer le fameux Xavier Cantat ?

Non. Au contraire. Le gouvernement et la gauche dans son ensemble, les Verts compris, se sont bien gardés de réagir pour entretenir la polémique. Un seul mot d'ordre : on ne commente pas les tweets des compagnons des responsables politiques. En coulisses, ils sont quand même tous mal à l'aise car le compagnon de Cécile Duflot n'a pas envoyé qu'un tweet dimanche lors du défilé militaire, il en a envoyé d'autres tout aussi corrosifs pour l'armée.

Oui, mais est-ce très important de savoir ce que pense cet homme ? Il a le droit d'être antimilitariste !

Oui. Même Cécile Duflot a le droit de l'être. Les Verts n'ont jamais caché une allergie pour l'armée. Mais on peut s'interroger sur une chose : pourquoi un tel manque de solidarité avec sa compagne ministre qui était dans la tribune officielle pendant que monsieur tweetait ? Le tweet est mortel en politique. Souvenez-vous, Ségolène Royal visée par Valerie Trierweller à la Rochelle ou la convocation à Matignon via un tweet de Delphine Batho pour être limogée. C'est une drôle de façon de faire passer un message politique. Il y a toujours trop de dégats collatéraux.

Retrouvez la chronique de Véronique Jacquier du mercredi 17 juillet : Les Coulisses de la Politique

Véronique Jacquier