Droit de vote des étrangers : est-ce le bon moment ?

Jean-Marc Ayrault recevra un représentant du PS, de l'UMP et de l'UDI pour tenter de réunir une majorité sur la question du droit de vote des étrangers. - -
Après le mariage pour tous, un autre sujet de société arrive sur la table du Premier ministre : le droit de vote des étrangers aux élections locales. Jean-Marc Ayrault débute ce mercredi matin ses consultations et doit rencontrer François Rebsamen, le président du groupe PS au Sénat. Jeudi, il recevra Christian Jacob, le patron de député UMP, et un représentant de l'UDI, pour essayer de réunir une majorité des 3/5èmes des députés et sénateurs nécessaire pour faire adopter cette promesse de François Hollande. Pour l'instant cette majorité n'existe pas au Parlement et une majorité de Français reste hostile au projet: 55% contre, 44% pour, selon un sondage IFOP.
« A nous de pousser auprès des parlementaires et sur le terrain »
Est-ce pour autant le bon moment pour lancer un tel débat ? Pour Razzy Hammadi, député PS de Seine Saint Denis, il ne peut pas y avoir de mauvais moment pour cela. « Il n’y a pas de moment pour mettre en application les 60 propositions de François Hollande, estime le député. Je suis content, satisfait, et à nous de pousser maintenant autant auprès des parlementaires que sur le terrain. Si on considère que dans ce pays on ne peut plus aborder les débats issus de propositions concrètes, on abdique, c’est la fin de la politique. Bref, on est au boulot, et on marche sur nos deux jambes, sociétale et sociale, ce n’est pas incompatible ».
« Le gouvernement cherche à créer un écran de fumée »
Mais pour le député UDI, centriste, de Seine Saint Denis Jean-Christophe Lagarde, tout cela n’est que poudre aux yeux. « Plutôt que d’essayer de diviser les Français sur des sujets qui peuvent attendre, le gouvernement ferait bien de mettre les mains dans le cambouis parce qu’aujourd’hui, pour les gens, ce sont les fins de mois difficiles, le chômage qui menace, ce sont les drames familiaux qui vont avec et les régions entières en train de ralentir économiquement. Le gouvernement cherche à créer un écran de fumée, les Français s’en rendent bien compte, sur les sujets de société, plutôt que de s’occuper de PSA à Aulnay, d’ArcelorMittal, bref, des trains de licenciement qui se multiplient. Il n’obtient aucun résultat, donc il essaye de le cacher ».