Deux nouveaux députés LaREM claquent la porte du parti

Parmi les reproches faits par les deux parlementaires, un fonctionnement du parti "trop vertical", ou encore le manque d'écoute du gouvernement. "Le renouvellement promis n’est pas au rendez-vous", écrit notamment Xavier Batut.

Deux nouveaux départs du parti. Alors que la majorité vit une crise importante après le rejet d'une proposition de loi sur le rallongement du congé parental en cas de décès d'un enfant, deux députés ont annoncé jeudi leur départ du mouvement. Le député de Seine-Maritime Xavier Batut et la députée de Charente-Maritime Frédérique Tuffnell quittent donc La République en marche.

"Le renouvellement promis n’est pas au rendez-vous"

Dans un communiqué reçu par BFMTV, Xavier Batut déclare plus précisément qu'il a "choisi de prendre [ses] distances avec le mouvement" des marcheurs mais "reste membre du groupe La République en Marche à l’Assemblée nationale, pour l’année 2020".

Il critique un mouvement à l'organisation verticale "inopérante", et estime qu'"il faut plus d’horizontalité". S'attachant à l'impact local de son statut de député, il déplore que le parti ne soit là "la plupart du temps, que pour servir des ambitions personnelles et flatter des ego."

Le député ajoute que "les informations doivent circuler de manière claire et factuelle et non plus sous forme d’éléments de langage". "Nous faisons ce qu’on a dit mais nous ne fonctionnons pas comme nous l’avions prévu. À quelques jours des échéances municipales, nous reproduisons le fonctionnement des autres partis politiques".

"Une grande frustration" au sujet de l'environnement

La députée de Charente-Maritime Frédérique Tuffnell a elle déclaré quitter le mouvement mais également le groupe majoritaire à l'Assemblée. La députée siégera dans un premier temps chez les non-inscrits, selon une information de l'AFP.

Dans une lettre adressée au président du groupe parlementaire Gilles Le Gendre, et obtenu par l'agence de presse, elle estime que "la volonté de réforme et la vitesse imposée" ont "pris le pas sur la capacité d'écoute du gouvernement et la concertation avec les Français". "La quantité d'investissement pour obtenir une minuscule victoire, me conduit à un sentiment de lassitude et d'inutilité", dit-elle.

Frédérique Tuffnell déclare aussi vivre "une grande frustration du fait du manque d'appétence du groupe pour les sujets environnementaux". Tout en disant rester "fidèle à l'esprit de la campagne d'Emmanuel Macron", l'élue ne croit plus en sa capacité de "faire bouger les lignes de l'intérieur".

Avec ce nouveau départ, les effectifs du groupe LaREM à l'Assemblée tombent à 300 membres et apparentés, contre 314 en 2017. Pour rappel, la majorité absolue est à 289 sièges. Le groupe macroniste a prononcé trois exclusions depuis le début de la législature, dont récemment celle de Sabine Thillaye. S'y ajoutent plusieurs passages de membres à part entière à apparentés, dont trois en janvier.

Thomas Soulié avec Salomé Vincendon