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Détournement de fonds publics: l'ex-socialiste Jean-Noël Guérini relaxé

Jean-Noël Guérini (à gauche) est poursuivi dans une affaire de détournement de fonds publics.

Jean-Noël Guérini (à gauche) est poursuivi dans une affaire de détournement de fonds publics. - Anne-Christine Poujoulat - AFP

Jean-Noël Guérini, l'ex-patron du PS dans les Bouches-du-Rhône, a été relaxé lundi matin dans une affaire de détournement de fonds publics.

L'ex-patron du Parti socialiste dans les Bouches-du-Rhône, Jean-Noël Guérini, a été relaxé lundi matin dans une affaire de détournement de fonds publics. Un procès au cours duquel le procureur avait requis un an d'inéligibilité et six mois de prison avec sursis, ainsi que 15.000 euros d'amende.

Le tribunal a considéré que les "faits de détournement de fonds publics" n'étaient "pas caractérisés" et a ordonné la restitution à Jean-David Ciot, des 65.500 euros d'indemnités saisies. Le parquet a dix jours pour faire appel.

Dans ce dossier, le seul pour lequel il a été renvoyé en correctionnelle jusqu'à présent, le président du conseil général, réélu sénateur fin septembre, a comparu en octobre au côté de son ancien collaborateur, Jean-David Ciot, devenu député après lui avoir succédé à la tête du PS départemental.

La justice soupçonnait ce dernier, poursuivi pour recel, d'avoir bénéficié le 26 mai 2011 d'un licenciement de complaisance décidé par Jean-Noël Guérini, après neuf années de présence, moyennant 65.000 euros d'indemnités, pour lui permettre de se présenter aux législatives de 2012.

"Un licenciement aberrant"

Le parquet a évoqué un "licenciement aberrant", s'interrogeant notamment sur l'absence de préavis de licenciement, qui prouvait selon lui "l'intentionnalité" des deux prévenus. Si Jean-David Ciot avait posé un préavis, il n'aurait pas pu se présenter aux législatives, une loi d'avril 2011 imposant aux collaborateurs des collectivités territoriales de démissionner au moins un an avant l'échéance électorale.

A l'audience, Jean-David Ciot a répété que le licenciement lui avait été imposé et qu'il n'avait pas l'intention, au départ, de se présenter aux législatives. S'il a en effet reconnu à l'audience avoir décidé de licencier son collaborateur, Jean-Noël Guérini a quant à lui expliqué n'avoir "à aucun moment (...) pensé violer la loi" et ne pas s'être occupé des détails.

"Il fallait faire disparaître Jean-Noël Guérini"

Cette affaire aurait dû concerner "le tribunal administratif ou les prud'hommes. Mais comme je ne suis pas M. Dupont, je me retrouve devant vous", avait alors lancé Jean-Noël Guérini aux juges. "Le contexte politique était exécrable, il fallait faire disparaître Jean-Noël Guérini", avait-t-il soutenu, stigmatisant les accusations faites à l'époque par le socialiste Arnaud Montebourg contre "le système Guérini".

Jean-Noël Guérini est par ailleurs mis en examen, notamment pour trafic d'influence et association de malfaiteurs, dans plusieurs dossiers de marchés publics présumés frauduleux, tout comme son frère Alexandre, soupçonné d'accointances avec le milieu.

En délicatesse avec le PS depuis ses ennuis judiciaires, Jean-Noël Guérini avait devancé en avril 2014 son exclusion du parti en démissionnant pour fonder son mouvement politique, "La Force du 13", transformé en novembre en parti.

A Dt. avec AFP