"Monstre sacré": Macron et la classe politique rendent hommage à Jean-Pierre Elkabbach

"Un monument de la télévision s'éteint ce soir." Le célèbre journaliste politique Jean-Pierre Elkabbach est mort ce mardi à l'âge de 86 ans. Quelques instants après l'annonce de sa disparition, les réactions politiques se sont multipliées sur les réseaux sociaux pour rendre hommage à celui qui pendant près de cinquante ans aura interviewé sans concession les plus grands chefs d'État.
Le président Emmanuel Macron a salué mercredi un "monstre sacré du journalisme français". Une mort qui est intervenue "à la veille du 65e anniversaire de notre cinquième République, lui qui était toujours là, à chacune de ses grandes dates, dans nos écrans ou sur nos ondes, pour en raconter les riches heures et en interroger les acteurs", a rappelé le chef de l'Etat dans un communiqué.
La Première ministre Elisabeth Borne a quant à elle rendu hommage "au roi de l'interview et passionné d’information". "Figure du journalisme français pendant six décennies, (...) c'est par son ton unique et parfois provocateur que nous nous souviendrons de lui, a-t-elle écrit sur Twitter.
L'ancien président Nicolas Sarkzoy a partagé sa "tristesse de voir partir ce soir un grand du journalisme". "Je pense ce soir à ceux qui, comme moi, l’ont aimé et admiré", a-t-il écrit sur son compte X, anciennement Twitter.
"Compagnon de route de la Ve République, Jean-Pierre Elkabbach aura marqué l’histoire médiatique de notre pays, a commenté Fabien Roussel, le secrétaire national du Parti communiste français. J'ai apprécié, à mon tour, ses interviews, toujours respectueuses. Hommage."
Éric Ciotti, actuel président des Républicains, a salué la "passion de l'information" qu'avait Jean-Pierre Elkabbach, "un grand journaliste de caractère que les politiques redoutaient tant il était solide intellectuellement".
Le président du Rassemblement national Jordan Bardella n'a pas non plus tari d'éloges celui qui "avait interrogé tous les chefs d'État depuis Valéry Giscard d’Estaing et fait vivre notre débat démocratique". "Jean-Pierre Elkabbach, c’est plus d’un demi-siècle de journalisme politique, et des interviews mémorables", a-t-il ajouté.
"Un monument de la télévision"
Premier ministre à réagir à la mort de l'homme de médias, Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, a voulu rendre "hommage à un journaliste passionné, à un lecteur assidu, à un observateur hors pair de notre vie politique nationale, hommage à un homme qui a cru toute sa vie dans la force de l’engagement public."
La députée RN Laure Lavalette et son collègue socialiste Guillaume Harot ont tous deux utilisé le terme de "monument" pour décrire Jean-Pierre Elkabbach.
"Le journalisme et la politique perdent un esprit brillant et cultivé, qui sut mettre à la portée de tous aussi bien le spectacle du monde que les coulisses de notre scène publique", écrit de son côté Bruno Retailleau, le président du groupe LR au Sénat.
L'ancien président François Hollande a salué "une voix que nul ne pouvait faire taire, une passion qu’aucun événement ne pouvait étancher, une pugnacité qu’aucun interlocuteur ne pouvait épuiser". "Je garde de lui cette insatiable curiosité qui jusqu’au bout l’animait et cette soif inaltérable de comprendre et de savoir", a-t-il ajouté sur Twitter.
"Observateur avisé et fin connaisseur d’un demi-siècle de la vie politique politique, (...) ses interviews pugnaces, son style incisif et sa liberté de ton resteront dans les mémoires. Le monde des médias perd un professionnel rigoureux et exigeant", a également déclaré Marine Le Pen sur Twitter.
"On le croyait éternel"
D'autres ont loué sa longévité. Figure emblématique d'Europe 1, le journaliste avait également travaillé sur France Inter, France Télévisions, Public Sénat ou encore CNews.
"Si percutant, si cultivé, qu’il a traversé toutes les époques, au point qu'on le croyait éternel!", a regretté l'ancienne candidate LR à la présidentielle Valérie Pécresse.
Même constat pour la députée Renaissance Constance Le Grip: "Un grand journaliste nous quitte, dont les interviews politiques auront marqué plusieurs générations." C'est d'ailleurs sur cet aspect marquant que Rachida Dati, maire du 7e arrondissement de Paris et ancienne ministre, a voulu insister. "Ma première interview fut avec Jean-Pierre Elkabbach! Autant une épreuve qu'une consécration", a-t-elle reconnu. "Une grande voix de la radio qui manquera."