Des frictions entre écologistes avant les Assises de Lyon

Cécile Duflot, secrétaire générale des Verts qui ont approuvé à 85,1% la fusion de leur mouvement avec Europe Ecologie. Des frictions ont refait surface cette semaine dans la famille écologiste à l'approche des Assises de Lyon. /Photo d'archives/REUTERS/P - -
PARIS (Reuters) - Des frictions ont refait surface cette semaine dans la famille écologiste à l'approche des Assises de Lyon qui doivent sceller ce week-end la fusion entre les Verts et Europe Ecologie.
Au terme d'âpres négociations internes, le nouveau mouvement unifié, dont le nom n'est pas encore connu, doit ouvrir une nouvelle page à 18 mois de l'élection présidentielle.
Ce rapprochement avec Europe Ecologie a été approuvé à 85,1% par les adhérents Verts, à la grande satisfaction de la secrétaire nationale du parti, Cécile Duflot.
"C'est un acte politique courageux de la part des militants", déclare-t-elle dans Le Monde daté du 11 novembre.
Après deux succès aux élections européennes et régionales, "notre objectif est de devenir majoritaire, et ce n'est pas si fou d'y penser", ajoute l'élue verte, prenant pour exemple les Verts allemands, qui devancent actuellement les sociaux-démocrates dans les sondages.
Le député européen Daniel Cohn-Bendit a apporté un bémol, en affirmant dans Le Parisien de jeudi que "le sectarisme n'a pas disparu chez les Verts".
"L'idée avec cette fusion, c'est d'organiser un parti de réseau, une coopérative politique", a-t-il expliqué sur RTL. "La construction est encore devant nous".
"Je me bats pour qu'on mette une forme d'organisation souple qui existe réellement dans la société", a-t-il ajouté.
Daniel Cohn-Bendit a affirmé par ailleurs ne pas comprendre les critiques émanant de son propre camp liées à sa décision de participer à des émissions sur le football sur la chaîne Canal
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"C'EST UN 'RELOOKAGE' DES VERTS"
Signe de divisions qui coûtèrent électoralement cher aux Verts par le passé, plusieurs mouvances écologistes ne seront pas représentées à Lyon.
C'est le cas de Génération écologie, du Mouvement écologiste indépendant (MEI), fondé et présidé par Antoine Waechter et de Corinne Lepage, députée européenne et présidente de CAP 21.
"Toute la frange modérée de l'Ecologie politique ne s'y retrouve pas", a dit l'ancienne ministre sur France 2.
"En fait c'est un 'relookage' des Verts, ce qui est en train de se passer, c'est une OPA des Verts sur Europe Ecologie. On a une 'gauchisation' du discours qui vient à la gauche du parti socialiste", a-t-elle déploré.
Dans une tribune intitulée "Pourquoi je n'irai pas à Lyon" publiée mercredi dans Libération, Gabriel Cohn-Bendit, le frère de Daniel, explique lui aussi les raisons de son absence, évoquant "un verre à peine à moitié vide".
"Le rassemblement écologiste a pour l'instant échoué", déplore-t-il. "Nombreux sont ceux qui nous ont déjà tourné le dos, le PS peut se frotter les mains (...) Nous allons de nouveau jouer dans la cour des petits".
Le nom de la nouvelle formation fera l'objet d'un vote à Lyon. Daniel Cohn-Bendit plaide pour qu'il s'appelle Europe Ecologie "car on ne change pas une équipe qui gagne. Mais je n'en fais pas un drame si c'est autre chose", dit-il dans Le Parisien.
Les Assises seront aussi l'occasion de reparler de l'élection présidentielle et des positionnements, notamment vis-à-vis du Parti socialiste.
Les écologistes désigneront à l'automne 2011 leur candidat. L'ancienne juge franco-norvégienne Eva Joly et le député Yves Cochet sont d'ores et déjà en lice.
"Je crois pour l'instant qu'Eva Joly sera celle qui remportera la candidature pour être candidate à la présidentielle", a dit Daniel Cohn-Bendit sur RTL.
Elizabeth Pineau, édité par Jean-Philippe Lefief