Décès de Pierre Mauroy : hommage unanime de la classe politique

Pierre Mauroy, photographié en 2011. - -
Les hommages sont unanimes vendredi, à gauche comme à droite, et même à l’extrême-droite, après la mort de l’ancien Premier ministre socialiste Pierre Mauroy. La gauche a salué « l'homme d'Etat » auteur de « grandes réformes », la droite louant « son sens de l'intérêt national ».
Depuis Tokyo où il était en déplacement, le président François Hollande a salué « un homme qui a servi la France à des moments exceptionnels ». « C'était un homme de fidélité, fidélité à ses origines ouvrières, à sa région, à une cause, le socialisme, et à l'unité de la gauche », a-t-il ajouté, soulignant qu'il « prit des mesures courageuses qu'on a appelées la rigueur, il a servi son pays sans jamais occulter ses valeurs fondamentales ».
« Un grand homme d’État, un grand Premier ministre »
A l'hôpital Percy de Clamart, où Pierre Mauroy est décédé vendredi matin, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a évoqué « la mémoire d'un grand homme d'Etat, un grand Premier ministre ». Il a salué « la force » des convictions et la « bienveillance ».
Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, successeur de Pierre Mauroy à Matignon en 1984, et qui a annoncé la nouvelle de sa mort à la presse à Tokyo, a loué un homme qui « avait la gauche chevillée au cœur ».
« Ce sont tous les Lillois qui sont aujourd'hui orphelins de ce maire d'exception qu'il a été pendant 28 ans », a déclaré, « profondément bouleversée », Martine Aubry, qui lui avait succédé en 2001 dans le fauteuil de maire. Pour elle, « il était et restera un géant ». Autre "ch'ti" d'adoption, le président de l'UDI, Jean-Louis Borloo, ancien maire de Valenciennes, a évoqué « un homme authentique qui incarnait les valeurs nordistes, celles du courage notamment (...) Je ne l'ai jamais vu se mettre en avant, faire le bateleur ».
« Grandes réformes »
Abolition de la peine de mort, lois de décentralisation, création de l'impôt sur les grandes fortunes, remboursement de l'IVG... sont les « grandes réformes » saluées par la classe politique. L'ancien Premier ministre de François Mitterrand a aussi été qualifié « d'immense figure du socialisme français et international » (Harlem Désir), de « véritable homme d'Etat » (Jean-Pierre Bel, président PS du Sénat), « d'homme qui restera une source d'inspiration pour la gauche et pour la République » (Claude Bartolone, président PS de l'Assemblée), « toujours sensible aux conditions sociales des travailleurs » (Georges Sarre, cofondateur du PS).
Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, a loué en lui « l'artisan de l'union de la gauche à un moment où les débats entre parti communiste et parti socialiste n'ont pas manqué », et une « grande voix de la gauche fidèle aux racines du socialisme historique qu'il savait plurielles et fécondes ».
La droite salue un « grand serviteur de la France »
A droite, les réactions n'étaient pas moins élogieuses. Pour Jean-François Copé, président de l'UMP, Pierre Mauroy était « un homme de conviction, un socialiste sincère, qui avait su gagner l'estime de chacun au-delà même de son camp ». L'ancien Premier ministre François Fillon a évoqué un homme « sincère » et « loyal », qui sut avec « abnégation et sens de l'intérêt national » assumer « les fractures de son temps », tandis qu'Alain Juppé, autre ancien de Matignon, parlait de « grand serviteur de la France », à la fois « grand homme d'Etat et élu local de talent ».
Pour Steeve Briois, candidat FN à la mairie de Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), c'était un « authentique homme de gauche dont la conscience sociale n'a jamais été feinte ». Marine Le Pen, la présidente du parti, a plus sobrement vu une « figure de la politique nordiste ces dernières années ».