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Politique

Dati : « Maintenant, ça suffit ! »

L'ancienne ministre de la Justice Rachida Dati a répondu mercredi à ceux qui l'accusent d'être à l'origine de rumeurs sur le couple présidentiel. /Photo d'archives/REUTERS/Vincent Kessler

L'ancienne ministre de la Justice Rachida Dati a répondu mercredi à ceux qui l'accusent d'être à l'origine de rumeurs sur le couple présidentiel. /Photo d'archives/REUTERS/Vincent Kessler - -

Accusée d'être à l'origine de rumeurs sur le couple présidentiel, l'ancienne ministre de la Justice, Rachida Dati se défend, agacée.

"Maintenant, ça suffit", a déclaré mercredi l'ancienne ministre de la Justice Rachida Dati en réponse à ceux qui l'accusent d'être à l'origine de rumeurs sur le couple présidentiel.

La députée européenne, qui pense avoir encore la confiance du président de la République, dit faire une "différence notoire" entre Nicolas Sarkozy et son entourage.

Face à "cette campagne de 'dénigration' et de calomnies que j'ai pu subir pendant ces quelques temps, je n'ai pas réagi. Aujourd'hui j'ai décidé de réagir : maintenant ça suffit, il faut que ça s'arrête", a déclaré Rachida Dati sur RTL.

"Il y a une enquête : je rappelle que nous sommes dans un Etat de droit et que la justice est là pour protéger sa vie privée mais aussi son honneur", a-t-elle souligné. "Je suis venue en politique pour l'action et par l'action, pas par autre chose, et aujourd'hui il faut que cela cesse."

L'ancienne ministre a engagé l'avocat Georges Kiejman pour menacer de poursuites ceux qui la désignent comme la responsable de la diffusion des rumeurs sur le couple présidentiel.

La police judiciaire a été saisie par le parquet de Paris d'une enquête préliminaire visant à déterminer l'origine de ces rumeurs publiées le 10 mars sur un blog rattaché au site internet du Journal du dimanche.

Des conseillers de Nicolas Sarkozy et son avocat ont évoqué publiquement dans les médias l'hypothèse d'une machination visant le président de la République.

"Je peux comprendre le président de la République : ce type de rumeurs, quand elles sont comme ça relayées ou affirmées comme des vérités, vous ne pouvez pas imaginer les dégâts que ça peut faire dans l'environnement", a dit Rachida Dati.

Selon plusieurs organes de presse, dont Le Canard enchaîné, un rapport des services de renseignement a conclu à sa responsabilité dans l'affaire, et c'est ce qui aurait conduit au retrait le 14 mars d'une escorte de quatre policiers dont elle bénéficiait comme ex-ministre.

"JE N'AI PAS PEUR DE GRAND CHOSE"

"Si ce qui était dans la presse, et notamment dans le Canard enchaîné, depuis trois ans était vrai, je ne serais même pas en face de vous", a rétorqué Rachida Dati au journaliste qui l'interrogeait.

L'ancienne garde des Sceaux a affirmé qu'il y avait entre elle et le président de la République "de la loyauté et de la confiance".

"En tant qu'ancien ministre, on ne peut pas avoir ni de querelles ni de critiques à l'égard du président qu'on a servi", a-t-elle souligné. "On peut changer de fonction, de mission, d'engagement : la confiance elle ne change pas, elle persiste et elle durera".

"Je ne l'ai pas vu récemment mais j'espère le voir très bientôt", a ajouté Rachida Dati, qui a dit faire une distinction très nette entre le chef de l'Etat et les personnes de son entourage.

"Je préfère ne pas savoir quelles sont leurs motivations. Tout ce que je peux vous dire c'est que je fais une différence notoire entre le président et son entourage", a-t-elle dit.

Rachida Dati a notamment désigné le conseiller en communication du président, Pierre Charon, qui a affirmé que la peur devait "changer de camp" dans cette affaire.

"Je n'ai pas peur de grand chose, alors encore moins de ce type de vocabulaire que j'ai connu il y a bien longtemps et qui ne m'a pas empêchée d'être ce que je suis aujourd'hui", a-t-elle dit. "Ce n'est pas le vocabulaire du président de la République et je pense qu'il n'a pas dû apprécier ce type de déclaration."

Rachida Dati a jugé "impossible" d'avoir pu être mise sur écoute.

Interrogé sur cette affaire, le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, a affirmé sur Europe 1 qu'il ne souhaitait pas "colporter, alimenter, nourrir des rumeurs absurdes".

Le député socialiste François Hollande a dénoncé une i

"Mais où est-on, dans quel régime est-on, comment est-on tombé aussi bas ?", a ajouté l'ancien premier secrétaire du PS. "Tout cela est nauséabond et critiquable".

Elizabeth Pineau, édité par Véronique Tison