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Politique

Copé accuse Hollande « d’instrumentaliser le Front national »

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Jean-François Copé était l’invité de l’émission Des paroles et des actes. Le président de l’UMP a évoqué le FN le qualifiant de « parti extrémiste ». Il s’est aussi voulu rassembleur en proposant « un pacte présidentiel » avec les Français.

Elections municipales de 2014 et présidentielle de 2017, Front national, dépense publique, chômage, immigration, droit du sol... Invité de l'émission Des paroles et des Actes au ton assez heurté, le président de l'UMP a déployé « le programme d'alternance » sur lequel travaille le principal parti d'opposition.

Sur le Front national

« Qui peut penser que le Front national va apporter des réponses alors qu'il préconise le rétablissement de la peine de mort pour les dealers, l'immigration zéro alors qu'on sait que ce n'est pas crédible - je préfère qu'on pose la question d'une nouvelle politique d'immigration - (...) de nationaliser les entreprises en difficulté, de revenir au franc français », a affirmé Jean-François Copé.

Le FN est-il un parti d'extrême droite? « C'est un parti extrémiste », comme le parti de Jean-luc Mélenchon « est un parti extrémiste. Je ne sais pas si c'est de droite ou de gauche, c'est un parti extrémiste », a-t-il affirmé.

« Le programme de Mme Le Pen est un copier-coller de celui des communistes », a-t-il dit, en prenant l'exemple de la retraite à 60 ans. Le député-maire de Meaux a d'ailleurs jugé « absurde » le programme frontiste. « Le Front national, c'est le suicide économique programmé », a-t-il estimé.

Le président « François Hollande instrumentalise le Front national. Je reproche sévèrement à François Hollande d'être resté silencieux dans le débat entre M. Valls et Mme Duflot. J'en veux à François Hollande d'entretenir le doute sur le vote des étrangers aux élections municipales, d'encourager Manuel Valls à multiplier les naturalisations », a-t-il ajouté.

Sur les rythmes scolaires

Jean-François Copé et Najat Vallaud-Belkacem se sont durement accrochés sur les rythmes scolaires, la porte-parole du gouvernement accusant le président de l'UMP de « prendre en otages les enfants », propos qu'il a jugé « pas acceptable ».

« Dans l'intérêt des enfants je vous demande vraiment de renoncer à votre attitude qui ne vous grandit pas sur un sujet aussi sérieux », a lancé la ministre, « prendre en otages les enfants... »

« Mais vous trouvez que ce propos est acceptable ! », a réagi le député-maire de Meaux. « C'est indigne! ». « Vos objectifs sont électoralistes parce qu'on est à six mois des municipales, parce que vous savez très bien qu'une réforme aussi ambitieuse que celle-là, ça met du temps à s'installer », a répondu Najat Vallaud-Belkacem.

« Je peux comprendre que l'opposition républicaine vous soit insupportable surtout quand elle met le doigt sur des dysfonctionnements majeurs et nous en avons tous les jours à dénoncer », a rétorqué Jean-François Copé. « Mais dans le domaine scolaire, je n'accepte pas que vous veniez dire que nous prenons en otages les enfants, alors que les dysfonctionnements viennent de la manière dont votre collègue ministre a négligé l'organisation des choses », a-t-il encore dit.

Sur un choix entre Le Pen et Hollande en 2017

Jean-François Copé a éludé la question, assurant ne pas « être dans un jeu télévisé ». « Je prendrai position le jour où cette hypothèse sera sur la table », a-t-il dit.

Mais « penser qu'on va arriver à une finale entre François Hollande et Marine Le Pen, c'est ne pas voir ce qui se passe en France », selon l'ex-ministre. « Le véritable sujet, il est plus posé à la gauche qu'à la droite ». Donc il ne veut pas se situer dans cette hypothèse ? « Je vous promets qu'on se situera si jamais elle existe. Mais aujourd'hui, on n'est même pas à l'hypothèse d'école ».

Sur son « pacte présidentiel »

Jean-François Copé a affirmé à plusieurs reprises vouloir passer « un pacte présidentiel avec les Français », promettant que si la droite arrive au pouvoir en 2017, elle respectera ses engagements. « L'obsession de l'UMP », c'est d' « apporter des solutions concrètes » qui « n'ont rien à voir avec le populisme de l'extrême droite ou les mesures antisociales de la gauche ».

Sur des passerelles public-privé dans la fonction publique

Jean-François Copé a préconisé des passerelles entre fonction publique et secteur privé avec des managers qui pourraient être des contractuels. « Actuellement, le nombre de fonctionnaires, c'est 20% de la population active. En Allemagne c'est 13%. Un million de fonctionnaires en moins c'est 16% », c'est-à-dire « au-dessus d'une Allemagne qui n'est absolument pas sous-administrée (...) C'est un travail qu'il faut étaler sur 3, 4 ou 5 ans », selon l'ex-ministre du Budget. « Derrière, il y a une réorganisation complète de la fonction publique ».

La rédaction