BFMTV
Politique

Comptes de campagne : quand l'UMP fait la quête sur les plages

-

- - -

Obligée de trouver 11 millions d'euros pour éviter la faillite après l'invalidation des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy par le Conseil constitutionnel, l'UMP dépêche élus et militants aux abords des plages cet été pour récolter des dons. Et ça marche. Reportage RMC à La Baule.

Cet été, l’UMP fait la Manche. Obligée, depuis l’invalidation des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy par le Conseil constitutionnel, de trouver 11 millions d’euros d’ici le 31 juillet, l’UMP en appelle à la générosité des vacanciers. Car s’il récolte des dons par internet ou sur les marchés, le parti est encore loin du compte puisqu’à une semaine de la date fatidique, il n’a récolté « que » 7 millions d’euros. Alors, jeunes militants et élus se relaient aux abords des plages pour réclamer de l’argent aux Français.

« J'ai donné 100 euros »

C’est le cas à La Baule, où RMC a suivi des jeunes militants dans leur mission. T-shirts bleus estampillés UMP ils sont chargés d’aborder les touristes en leur glissant un tract d’appel aux dons. Et ici, en Loire-Atlantique, ça marche plutôt bien. Certains n’hésitent pas à sortir d’eux-mêmes leur carnet de chèque. « J'ai donné 100 euros, explique un sympathisant. C'est indispensable que notre parti continue à vivre. Peut-être qu'on sera amené à redonner ». D’autres, donnent en grimaçant : « Je reste fidèle, mais à l'UMP ils déconnent un peu », déclare un vacancier. « Je vais donner un peu de pognon, mais il faudrait qu'ils fassent un effort pour dépenser un peu moins », exige un autre. Et Parfois entre deux tracts, les discussions s’enveniment : « Vous ne croyez tout de même pas que je vais donner alors qu'on me ponctionne sur ma retraite et sur mes impôts (pour financer les partis, NDLR) », s’agace une retraitée à la vue des collecteurs.

« Pas simple de parler politique quand les gens sont en vacances »

On pourrait croire qu’avec les congés, le soleil et la plage, les estivants seraient plus enclins à sortir le portefeuille. Mais visiblement, « parler politique aux gens quand ils sont en vacances ce n'est pas la chose la plus simple, raconte François-Xavier Prioux, responsable des jeunes UMP (Jeunes populaires) de Loire-Atlantique. Les gens ne sont pas toujours disposés à nous entendre. Quand ils sont proches de l'UMP ils nous disent souvent "c'est bien allez-y continuez, on a besoin de jeunes comme vous". Les gens aiment bien cette image de jeunes. On incarne cette génération remplaçante qui arrive derrière. Nous, de toute façon, il faut qu'on trouve nos 11 millions. Je pense qu'on va y arriver mais on a encore du boulot, donc on va y aller ».

« On a accordé le pardon mais pas l'oubli »

La fédération de Loire-Atlantique est une de celles où la collecte fonctionne le mieux. « Il y a un sentiment d'injustice (par rapport à la décision du Conseil constitutionnel), qui a eu pour effet de ressouder les gens, constate Gatien Meugnier, secrétaire départemental de la fédération et maire-adjoint de la Baule. Et en même temps que nous recevons des dons nous avons un regain d'adhésion significatif. Nous rentrons en gros depuis le début 12 à 15 000 euros par semaine au niveau de la fédération ». « Les gens donnent, oui, mais ça ne veut pas dire que tout est oublié pour autant... On a accordé le pardon mais pas l'oubli. On veut bien donner mais que ce ne soit pas pour rien », prévient tout de même Gatien Meunier.

Philippe Gril avec Pauline Baduel