Compte en Suisse : Cahuzac porte plainte, Mediapart persiste

Mediapart a diffusé mercredi un enregistrement dans lequel un homme présenté comme Jérôme Cahuzac dit détenir un compte en Suisse. Le ministre du Budget qui avait déjà démenti l’information a estimé que cet enregistrement n’était pas « convaincant » et a porté plainte.

Jérôme Cahuzac se défend. Le ministre délégué au Budget, Jérôme Cahuzac, est monté au créneau mercredi contre Mediapart qui l'accuse d'avoir détenu un compte secret en Suisse et a rendu public un enregistrement téléphonique présenté comme un « aveu ».
Jérôme Cahuzac, a réagi à cet enregistrement dans la nuit par un communiqué en jugeant qu'aucun des éléments dont « croit » disposer le site internet « ne sont convaincants » et « ne l'impressionnent ».

« Le ministre se défend comme il veut »

Mercredi soir, le site d'information a rendu public un enregistrement datant selon lui de fin 2000, dans lequel un homme qu'il affirme être Jérôme Cahuzac avoue détenir un compte dans une banque suisse. Pour le journaliste de Mediapart, Fabrice Arfi, l’homme de l’enregistrement est bien Jérôme Cahuzac : « Le ministre se défend comme il veut, il a même le droit de mentir. Mais voilà, la voix de Jérôme Cahuzac à l’Assemblée nationale qui dit le contraire de la voix de Jérôme Cahuzac en 2000, qui parle, gêné de son compte à l’UBS. C’est aussi désagréable de découvrir que le ministre du Budget qui est aussi censé être le garant de la loi fiscale a eu des avoirs cachés à l’UBS ».

Ayrault a affirmé sa confiance à Cahuzac

« Aucun témoin crédible ne peut affirmer ni tenter de corroborer une chose qui n'existe pas et n'a pas existé », a riposté le ministre. Après sa plainte en diffamation contre le site internet, le ministre dit « attendre l'enquête avec la plus grande sérénité ». Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a affirmé mercredi soir avoir « toute confiance » en Jérôme Cahuzac, qui a exclu de démissionner.

Cahuzac doit apporter des preuves « tout de suite »

L’ancien ministre Laurent Wauquiez a réclamé des preuves dans les plus brefs délais. « S’il veut lever le doute, il apporte les preuves tout de suite, pas dans un mois, pas dans deux mois, tout de suite. S’il n’est pas capable de lever le doute, alors qu’il démissionne. Il n’y a pas de demi-mesure. On a affaire à un ministre du Budget qui a fait des leçons de moralité à tout le monde et expliqué partout qu’il fallait que les plus riches contribuent à la solidarité nationale. Si jamais il est avéré que lui, en revanche, a caché son argent en Suisse, c’est inacceptable ».

La Rédaction, avec B. Smadja et A. Manoli