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Politique

Comment l’UDI de Jean-Louis Borloo menace l’UMP

Jean-Louis Borloo, lors de la création de l'UDI

Jean-Louis Borloo, lors de la création de l'UDI - -

L’élection de Jean-François Copé à la tête de l’UMP fait craindre à certains une défection des élus centristes pour l’UDI de Jean-Louis Borloo. Pierre Méhaignerie, l’ancien vice-président de l'UMP, a déjà franchi le pas; il pourrait faire des émules.

Après Jean-François Copé, l'autre gagnant des élections à l'UMP peut-il être Jean-Louis Borloo ? Face à la ligne droitière du nouveau président, certains députés sont en effet tentés de rejoindre l'Union des Démocrates et Indépendants (UDI), parti nouvellement lancé par l’ancien patron du parti radical valoisien.
Mardi, Jean-François Copé lui-même a admis qu'une de missions prioritaires consistait à tout faire pour empêcher une hémorragie des centristes UMP tentés de quitter le parti pour rejoindre l'UDI.

« Il faut un centre politique fort »

Dans Le Monde, Jean-Louis Borloo voit la « droitisation » de l'UMP sous Jean-François Copé comme une chance pour la famille centriste. Dès mardi, le président de l'UDI a d’ailleurs accueilli dans ses rangs Pierre Méhaignerie. L'ancien vice-président de l'UMP a déjà annoncé qu'il quittait le parti : « La ligne politique défendue par Jean-François Copé au cours de ces dernières semaines est trop éloignée de mes convictions et des valeurs que je défends depuis de nombreuses années. Donc aujourd’hui, si nous voulons gagner de nouveau le cœur des Français, je pense qu’à côté de l’UMP qui a une orientation droitière, il faut un centre politique fort, et c’est ce à quoi je vais travailler ».

« Des défections au fur et à mesure des pains au chocolat »

Lionel Tardy, député UMP de Haute-Savoie, considère que l’UDI « peut être un danger ». « C’est sûr que si l’UDI peut faire son marché au sein des députés UMP, elle ne va pas se gêner, prédit ce filloniste. Cette ligne centriste, on souhaite la conserver au sein du parti, maintenant il faut la faire vivre et si les choses sont organisées pour qu’on ne puisse pas s’exprimer, on en tirera les conséquences, il y aura des défections au fil de l’eau au fur et à mesure qu’il y aura des pains au chocolat ».

« Que le pôle centriste fasse entendre sa voix à l’intérieur de l’UMP »

A l’inverse, si Jean Leonetti défend les mêmes valeurs, il veut continuer à le faire au sein du parti majoritaire. « On ne peut pas considérer les alliés comme des dangers, prévient le député UMP, soutien de François Fillon. Je continue de penser que le jour où il n’y aura plus de centristes, plus d’humanistes à l’UMP, il sera considérablement affaibli. On aura probablement quelques personnalités qui iront rejoindre l’UDI, mais l’important, c’est qu’à l’intérieur de l’UMP, le pôle centriste et humaniste continue de faire entendre sa voix ».

M. Chaillot avec Thomas Chupin