Comment deux Femen ont réussi à approcher Hollande

"Vous êtes féministe et je vous comprends", s'est contenté de répondre François Hollande aux Femen. - BFMTV
"On est accusé d'exhibition sexuelle en France, est-ce que je suis une malade mentale ou une féministe monsieur le Président?" Deux militantes Femen ont interpellé François Hollande mardi matin, lors d'une visite à Paris, pour protester contre les poursuites engagées contre deux d'entre elles pour "exhibition sexuelle".
Une première femme s'est dirigée vers le Président alors qu'il arrivait sur le lieu d'une visite d'ateliers d'écritures à Paris. Une fois interpellée, une autre militante s'est rapprochée encore plus près du Président. "Vous êtes féministe et je vous comprends", lui a répondu François Hollande.
Les deux militantes ont foncé sur François Hollande alors qu'il s'apprêtait à réagir sur la mort de Rémi Fraisse. C'est "une revendication qui peut être entendue", a indiqué le chef de l'Etat.
Elles se font passer pour des étudiantes en journalisme
L'une des deux militantes s'est fait passer pour une étudiante en journalisme tandis que l'autre a pu approcher le Président parce que la ruelle où il avait prévu de faire une visite n'était pas interdite aux piétons.
L'Elysée assume faire le choix de déplacements dans lesquels le chef de l'Etat n'est pas isolé des Français, ce qui peut l'exposer à ce type de risques. Et ajoute que le dispositif était conforme à ce qui se fait habituellement sur chacun des déplacements présidentiels.
François Hollande, qui ne veut pas se coupe de ses concitoyens, s'est d'ailleurs offert un bain de foule à la fin de sa visite.
Le chef de l'Etat avait déjà eu affaires à des militantes aux seins nus lors de son passage au salon du Bourget en juin 2013.
Des poursuites contre deux militantes
Inna Shevchenko, fondatrice du mouvement, a relayé l'action sur Twitter
Pour rappel, une trentaine de Femen ont manifesté dimanche, seins nus, devant les grilles du palais de justice à Paris, pour protester contre les poursuites engagées contre deux d'entre elles pour exhibition sexuelle. Sur leurs torses nus, les Femen arboraient plusieurs messages: "this is politics", "my body my manifesto" ou encore "free Yana", du nom d'une de leurs membres, Yana Jdanova, condamnée le 15 octobre à Paris à une amende de 1.500 euros pour exhibition sexuelle et dégradations, après avoir attaqué la statue de cire du président russe Vladimir Poutine au musée Grévin. Cette militante ukrainienne, réfugiée politique en France, a fait appel de sa condamnation.
Une autre militante, Eloïse Bouton, est également poursuivie pour exhibition sexuelle après une action en décembre 2013 dans l'église de la Madeleine à Paris, où elle était entrée avec l'inscription "Christmas is cancelled" (Noël est annulé), et portant sur le ventre "344e salope", en référence au manifeste de 343 femmes appelant à la dépénalisation de l'avortement et la légalisation de l'interruption volontaire de grossesse en 1971. Trois à quatre mois de prison avec sursis et 1.500 euros d'amende ont été requis contre elle, le jugement est attendu le 17 décembre.