Chiffres de la délinquance: pour Hortefeux "tous les clignotants sont en train de virer au rouge"

La gouvernement français est-il dépassé par une montée inquiétante de la délinquance? Pour Brice Hortefeux, invité de BFM Politique ce dimanche, c'est le cas. S'il reconnaît la "difficulté" et la "pression" qui viennent avec la fonction de ministre de l'Intérieur, il note, s'appuyant sur les chiffres récemment diffusés, que "tous les clignotants sont en train de virer au rouge".
"J'ai exercé ces responsabilités et j'en mesure la difficulté et la pression que cela suppose. Je ne fais pas partie de ceux qui remettent en cause la bonne volonté du ministre de l'Intérieur, de son secrétaire d'Etat et de ses équipes pour lesquelles d'ailleurs certaines avaient travaillé avec moi. [...] Il y a la réalité, ce n'est pas un fantasme. La réalité c'est que quasiment tous les clignotants sont en train de virer au rouge", affirme l'ancien ministre de la place Beauvau sur notre plateau.
Brice Hortefeux souligne également qu'il y a eu "+8% de coups et blessures volontaires, +12% d'agressions sexuelles, +9% d'homicides" en 2019. "Si vous faites la synthèse, vous avez 700 agressions par jour en moyenne, 100 de plus qu’il y a deux ans. C’est ça la réalité des chiffres, il y a une pression de plus en plus importante", assure-t-il.
"Un travail de longue haleine"
En plus de la lutte contre la délinquance, celle contre le terrorisme est aussi pointée du doigt par l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy.
"Il s'agit d'un travail de longue haleine. [...] Une soixantaine d'attentats ont été déjoués en France. Mais il y en a trop eu... Depuis 2012, depuis Mohamed Merah, les attentats ont fait 267 morts et 1500 blessés. Aujourd'hui, notre pays est le troisième pays au monde victime de terrorisme", indique-t-il.
Pour lui, "compte tenu des circonstances, de la dégradation, d'une société qui est de plus en plus violente, il faudrait que l'on augmente la part du budget français consacré à la lutte contre le terrorisme à 1%".
Brice Hortefeux conclut qu'il faut mettre en place, pour les personnes condamnées pour terrorisme, une peine de "rétention de sûreté". Il s'agit d'un "placement forcé en centre de soins d'un détenu en fin de peine criminelle, mais qui est considéré comme particulièrement dangereux", peut-on lire sur le site Service-Public.fr. L'ancien ministre de la place Beauvau juge qu'il s'agit d'une mesure "indispensable" et il ne "compren[d] pas que le gouvernement ne la prenne pas".
Depuis une semaine, l'accusation de Xavier Bertrand dans le Journal du Dimanche sur la politique sécuritaire d'Emmanuel Macron, un "fiasco", fait fortement réagir. Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner et son secrétaire d'Etat Laurent Nunez ont co-signé, ce dimanche, une tribune dans le même hebdomadaire pour vanter leur bilan et attaquer celui des Républicains - quand ils s'appelaient encore l'UMP - lorsqu'ils étaient au pouvoir.