Chatel : « L'Etat, piètre gestionnaire de ses ressources humaines »

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Les fonctionnaires craignent des licenciements déguisés. Un décret va permettre de stopper le versement des salaires à un fonctionnaire dont le service ferme et qui refuse 3 offres de reclassement. Inquiets et en colère, les syndicats réclament le retrait pur et simple du texte.
Rappelant qu'avant d'être ministre de l'Education Nationale, il a été Directeur des Ressources Humaines, Luc Chatel constate dans un premier temps que « l'Etat, actuellement et depuis des années, est un piètre gestionnaire de ses ressources humaines. Nous sommes incapables de gérer ce qui à mon sens est la première force de l'Etat, ajoute-t-il. Nous ne sommes pas capables de proposer à ces agents des perspectives d'évolution, de les accompagner. »
« On demandera à l'agent ce qu'il a envie de faire »
Ce décret représente une véritable révolution qui s'inscrit dans le cadre de la loi sur la mobilité des agents de l'Etat, votée l'été dernier. En clair, en cas de refus, l'agent n'aura plus de travail et plus de salaire. Se voulant rassurant, Luc Chatel explique comment ça va se passer concrètement pour les fonctionnaires concernés : « nous allons proposer à un agent un parcours d'évolution, qui sera accompagné de formation. On va lui demander : qu'avez-vous envie de faire ? Nous allons vous proposer une formation qui va avec. D'abord, naturellement, vous continuerez à être rémunéré, et l'Etat va s'engager à vous proposer, dans vos compétences, à votre niveau de responsabilités, à votre grade, au moins 3 postes qui correspondent à cela. Et c'est seulement à défaut d'acceptation de ces 3 postes, que le fonctionnaire pourrait être mis en disponibilité. »
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