Chantal Jouanno jette l'éponge du grand débat national mais garde son salaire de présidente de la CNDP

Chantal Jouanno, le 7 janvier 2014. - Joël SAGET / AFP
"J'ai décidé de me retirer du pilotage de ce débat", a déclaré Chantal Jouanno au journal de France 2 mardi soir. Mais l'ancienne ministre reste présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP) et devrait donc, pour l'instant, garder la même rémunération, à 14.666 euros brut par mois.
Un débat "légitime"
"Je maintiens ma présidence (de la CNDP, NDLR). Ceci dit, je remets dans les mains du président de la République et du gouvernement en général, le niveau de rémunération de la présidente de la CNDP qu'il leur appartiendra d'arbitrer, comme les autres rémunérations des autorités indépendantes et des hauts fonctionnaires", a déclaré l'ancienne sénatrice de Paris.
Cette dernière a estimé que les débats nés sur son niveau de salaire était "légitimes" mais que les "conditions de sérénité nécessaires pour ce débat" n'étaient pas assurées. "C'est une décision que j'ai prise parce que je crois en ce débat (...) plus que nécessaire", a-t-elle poursuivi.
"Bâillonner la commission"
Au micro de France Inter ce mercredi matin, Chantal Jouanno est revenue sur sa démission: "Ce débat porte fondamentalement sur le pouvoir d'achat et la justice sociale. (...) Comment voulez-vous piloter un débat et en même temps incarner ou porter ce sentiment d'injustice ?"
Concernant son niveau de rémunération, elle a déclaré:
"Je n'ai pas à juger son niveau, c'est aux citoyens de s'exprimer sur ce sujet et c'est ensuite au gouvernement de fixer le juste niveau. Le gouvernement doit se saisir du sujet, il est sur la table."
Mais selon elle, la polémique autour de son salaire a pour objectif de "bâillonner la Commission nationale du débat public":
"Quand on attaque sur ce terrain, c'est très clairement pour porter atteinte au débat public", a-t-elle regretté.