Ces candidats qui désertent le FN

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Non ! Surtout que les trois déserteurs accusent la base militante du FN d'être trop radicales et sectaires, d'être des racistes ordinaires. Trop de décalage avec le discours de Marine Le Pen. Et deux d'entre eux étaient de belles prises de guerre ! Il y avait une transfuge du Front de Gauche à Marseille et un UMP qui a choisi Marine Le Pen à Gamarches dans la Somme. La présidente du Front National les présentait comme des pionniers courageux. Maintenant elle minimise ces départs. Le numéro 2 du parti Florian Philippot m'a dit hier soir : « Quand un militant quitte le FN, on en a dix qui arrivent de l'UMP. Mais pour nous ce n'est pas un sujet. On se concentre sur le chômage et les usines qui ferment ».
Mais quand même ! Ils sont accusés de xénophobie par les 3 militants qui claquent la porte ! Quelle est leur ligne de défense ?
Pour l'ancienne du Front de gauche à Marseille, c'était une opportuniste. Pour l'éleveur de la Somme qui a choisi de retourner à l'UMP, c'est la faute à ...Jean-François Copé ! Florian Philippot l'accuse d'avoir encouragé le militant à raconter dans une lettre qu'il a vu des tatouages de croix gammées dans des réunions FN. Une lettre que s'est empressée de lire Jean-François Copé à la télé dimanche matin. Le déserteur (ou le repenti) racontait : « J'ai fait une erreur de penser que Front National était fréquentable ». Réaction de Florian Philippot : « C'est parce qu'on est très haut dans les sondages ! Des coups comme ça, l'UMP nous en préparent d'autres d'ici les municipales ».
Il y a de l'intoxication de la part de l'UMP ?
On peut se demander pourquoi le candidat qui est passé de l'UMP au FN dans la Somme n'a pas pris la peine d'écrire directement aux français plutôt qu'au patron de l'UMP. Mais l'entourage de Jean-François Copé dément toute tentative d'intimidation. Tout finit par se savoir. Imagine-t-on Jean-François Copé accusé d'avoir fait pression sur un militant à 4 mois des municipales ? Pour l'UMP, le Front National montre qu'il a changé de visage mais pas d'âme. « Toujours les mêmes méthodes de manipulation que du temps de Jean Marie Le Pen », me dit-on.
Ces trois départs très médiatisés font-ils du tort au Front National ?
Oui, mais ça n'empêche pas le parti de franchir la barre des 80 000 adhérents. Le FN fait tout pour que ces candidats aux municipales soient irréprochables. Le parti a édité un petit guide pour l'élu. On peut y lire qu'il ne faut pas qu'il accepte de cadeau de la municipalité. Pas d'invitation au stade, rien. « On sait qu'on est surveillé. Qu'on est sous la loupe », me confie un proche de Marine Le Pen. Finalement le plus grand danger pour le Front National c'est que l'ennemi, les vieux démons, viennent encore de l'intérieur.