BFMTV
Politique

Cazeneuve se dit prêt à évoluer sur la légitime défense des policiers

Bernard Cazeneuve, le 25 juillet 2014

Bernard Cazeneuve, le 25 juillet 2014 - Romain Perrocheau - AFP

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve s'est dit prêt, ce jeudi lors d'un déplacement à Troyes, à ce que les policiers puissent, dans des "cas très particuliers", ouvrir le feu sur un criminel sans attendre d'être en légitime défense.

"Dans des cas très particuliers, il faut une possibilité pour les policiers comme pour les gendarmes d'assurer leur protection", a déclaré le ministre devant 400 policiers réunis à Troyes à l'occasion du 8e congrès national du syndicat Alliance Police Nationale. Parmi ces cas "très particuliers", Bernard Cazeneuve a cité l'exemple de "quelqu'un qui commet des meurtres en série et qui va continuer à tuer". Il y a "une violence montante qui conduit des acteurs à tuer de façon froide et mécanique", a-t-il dénoncé, ajoutant qu'on "ne peut pas attendre que des policiers soient confrontés à des drames à répétition pour réagir".

Le ministre a cependant rappelé ne pas vouloir "remettre en cause les principes de droits constitutionnels et européens", selon lesquels un policier ne peut ouvrir le feu qu'en cas de légitime défense, c'est-à-dire quand sa vie est menacée directement. Bernard Cazeneuve s'exprimait un mois après la grave blessure à la tête et au cou, le 5 octobre, d'un policier lors d'une course-poursuite à Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis avec deux braqueurs qui venaient d'attaquer un entrepôt de bijoux.

Le 14 octobre, 7.500 policiers selon la préfecture de police, 10.000 selon les syndicats, s'étaient rassemblés sous les fenêtres du ministère de la Justice pour manifester leur colère, pour la première fois depuis 1983. Mardi, lors de la présentation d'une batterie de mesures pour "renforcer la sécurité des Français", Nicolas Sarkozy a proposé que gendarmes et policiers "bénéficient de la présomption de légitime défense".

la rédaction avec AFP