« Cahuzac nous a salis », dit Valls

Manuel Valls, ce jeudi sur RMC et BFMTV - -
Manuel Valls, qui se définit comme « un ministre populaire qui obtient des résultats », était l’invité de Jean-Jacques Bourdin ce jeudi matin à 8h35 sur RMC et BFMTV. Sur l'affaire Cahuzac, le ministre de l'Intérieur a souligné l'importance d'un « Etat de droit » avant de s'estimer « trahi et sali ». Il a estimé « sans importance » les attaques du député UMP Eric Ciotti qui a récemment déclaré : « jamais dans notre pays les niveaux de délinquance n'ont été aussi élevés ! », et a réaffirmé les moyens mis en oeuvre pour lutter contre la délinquance à Marseille, mais aussi contre les violences faite aux femmes.
Sur la délinquance
8h56 - Manuel Valls : « Nous souhaitons un outil statistique indépendant sur la délinquance pour que les actions soient les plus efficaces possibles. Les chiffres ne sont pas bons, la délinquance continue d'augmenter, en particulier les cambriolages. La préplainte en ligne permettra de mieux accueillir les femmes dans les commissariats car la violence faite aux femmes est un fléau. »
Concernant sa proposition de dépénaliser le cannabis.
8h52 - Manuel Valls : « Je mets en place des zones de sécurité prioritaires dans tous les quartiers touchés par le trafic de drogue, qui gangrène notre société. Il y a un travail qui permet de regrouper celui de la police, des douanes, de tous les services financiers qui permettent d’arrêter les trafiquants. Il faut aussi s’attaquer aux clients. Aujourd’hui la possession de cannabis est un délit ».
En cas de petite quantité de cannabis, la nouvelle solution consistera en une contravention payable tout de suite ? « Ce sera payable tout de suite quand on est pris sur le fait. Nous mettons ça en place et allons le généraliser en France. Nous sommes en train de nous attaquer à ces trafics à Marseille et à Amiens ». Si j’ai un peu plus de drogue sur moi, c’est la procédure judiciaire qui s’enclenche ? « Bien sûr ».
Sur l'accrochage Ayrault / Montebourg
Jean-Marc Ayrault a récemment confirmé qu'Arnaud Montebourg lui avait lancé en décembre : « Tu fais chier la terre entière avec ton aéroport de Notre-Dame-des-Landes, tu gères la France comme le conseil municipal de Nantes ». Invité par Jean-Jacques Bourdin à se mettre dans la peau du Premier ministre et à dire s'il aurait alors viré le ministre du Redressement productif, Manuel Valls répond, un peu gêné : « Sans doute ».
8h48 - Manuel Valls : « Je ne veux pas intervenir dans une discussion entre deux hommes ». Et à la question « vireriez-vous le ministre ? » Manuel Valls répond : « Sans doute mais ce n'est pas le choix qui a été fait ».
Sur l'affaire Cahuzac
8h50 - Manuel Valls : « La confiance est ébranlée avec la crise politique, économique et identitaire. Face à cela, ce qui m'importe est l'action de François Hollande sur la compétitivité de nos entreprises ».
Ce jeudi matin, le journal Le Monde révèle que Jean-Jacques Augier, le trésorier de François Hollande pendant la campagne présidentielle de 2012, aurait des actions dans deux sociétés offshore aux îles Caïman.
8h46 - Manuel Valls : « Je ne suis pas au courant sur ses éventuelles actions. Concernant les autres membres du gouvernement, je vais être prudent ».
Ce jeudi matin sur RMC, le journaliste de La Croix, Antoine Peillon, affirme que la DCRI [Direction Centrale du Renseignement Intérieur] savait tout, depuis longtemps, sur l'évasion fiscale de Jérôme Cahuzac.
8h44 - Manuel Valls : « Si j'étais intervenu dans l'enquête, j'aurais dévié et influencé le cours de l'enquête, c'est insupportable. Mais nous avons évidemment douté, nous avons interrogé Jérôme Cahuzac. Sa réponse a été nette et claire. Il nous a trahis et je n'ai pas envie de lui parler. On se sent sales, l'autorité est bafouée. Et jamais Pierre Moscovici n'a aidé Jérôme Cahuzac ».
8h42 - Manuel Valls : « Alain Bauer [criminologue, spécialiste des questions de sécurité] ne m'a pas parlé de ce compte. Et c'est à la justice qu'il aurait dû en parler. Le ministère de l'Intérieur n'a jamais été informé de ce compte. Nous nous sentons tous trahis et salis ».
8h35 - Manuel Valls : « Je ne savais pas. Sinon j'en aurais informé directement le président de la République. L'enquête a été ouverte à partir du 9 janvier. Dans un Etat de droit, nous devons respecter des procédures et la justice a fait son travail. Quand une crise morale et d'autorité vient nous frapper, il faut rappeler que nous sommes dans un Etat de droit ».
Retrouvez aussi l'émission Bourdin & Co de ce jeudi matin.