Cahiers de doléances: les Français témoignent de leur difficile quotidien
Depuis plusieurs semaines et le début du mouvement des gilets jaunes, de nombreux maires ont tenu à montrer leur soutient au mouvement, ou tout du moins une volonté de rapprochement avec leurs administrés. Pour certains de ces élus, cette volonté passait par la mise en place de cahiers de doléances dans les mairies, sur lesquels les citoyens pouvaient faire leurs demandes écrites.
Nicolas Méary, maire UDI de Brétigny-sur-Orge, dans l'Essonne, a procédé devant les caméras de BFMTV au "dépouillement" de ces écrits, symboliquement recueillis dans l'urne habituellement réservée aux élections. Et sans surprise, le pouvoir d'achat reste la question majoritairement abordée par les administrés.
"Notre pouvoir d’achat diminue depuis des années alors que tout augmente, 40 ans de travail et de cotisations, pour aider qui? Les plus démunis bientôt ce sera nous, qui serons obligés d'aller aux Restos du cœur" détaille-t-il, papier en main.
Salaire et pouvoir d'achat
Sur le reste du territoire, les demandes sont les mêmes. Il y a quelques jours, c'est le maire de Méricourt dans les Yvelines, Philippe Gésian, qui avait procédé à une première lecture.
"Isabelle, 45 ans, j'ai l'air d'une vieille car je n'ai pas les moyens de prendre soin de moi. Travail de merde et salaire de merde, je n'ai plus rien passé le 20 du mois et ma banque me colle des frais tous les mois", énoncait-il.
Grâce à ces doléances, qui d'ici la fin du mois seront remises aux préfets et députés locaux, les édiles espèrent bien retisser le lien fort qui doit unir élus locaux et concitoyens.
"La mairie est une des institutions qui a la confiance de ces concitoyens parce que les élus locaux sont proches. Il fallait que les revendications, les préoccupations qui s’exprimaient à travers le mouvement des gilets jaunes puissent trouver un cadre républicain, respectueux de nos institutions pour qu’ils puissent être entendus", abonde Nicolas Méary.
Pas disponibles dans toutes les mairies
Cependant, les cahier de doléances ne sont pas disponibles sur l'ensemble du territoire, certaines mairies n'ayant pas joué le jeu. Comme le souligne Le Parisien, c'est par exemple le cas à Dampierre-en-Yvelines, dans le département du même nom, où plusieurs habitants ont bien tenté de contacter l'administration à ce sujet.
"il n’y en a pas, et il n’y en aura pas, on n’est pas là pour critiquer le gouvernement" se serait entendu répondre un sexagénaire.
Pour les autres, il reste encore quelques jours avant la clôture des cahiers. A Brétigny-sur-Orge, s'il sont encore nombreux a ne pas avoir posé par écrit leurs demandes, nombreux sont les administrés a déjà savoir quoi dire.
"Je trouve que le train de vie de l’état est surdimensionné par rapport au salaire de ‘monsieur-tout-le-monde’ qui fait aussi avancer la France" assure une Brétignolaise.