Besson réservé sur la déchéance de nationalité pour polygamie

Le ministre de l'Immigration Eric Besson estime que la déchéance de nationalité, notamment pour polygamie, envisagée après le discours de Nicolas Sarkozy à Grenoble, est complexe à mettre en oeuvre sur le plan juridique. /Photo prise le 24 mars 2010/REUTE - -
PARIS (Reuters) - La déchéance de nationalité, notamment pour polygamie, envisagée après le discours de Nicolas Sarkozy à Grenoble, est complexe à mettre en oeuvre sur le plan juridique, déclare Eric Besson.
Dans un entretien à paraître samedi dans Le Figaro, le ministre de l'Immigration revendique le "droit à la nuance" sur les questions relevant de son ministère.
La semaine dernière à Grenoble, Nicolas Sarkozy avait prôné le retrait de la nationalité pour les délinquants d'origine étrangère en cas d'atteinte à la vie d'un policier ou d'un gendarme.
Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, s'était ensuite prononcé pour le retrait de la nationalité aux ressortissants d'origine étrangère coupables de polygamie ou d'incitation à l'excision.
Mais pour Eric Besson, "sur un plan juridique, la déchéance est complexe à envisager, notamment pour la polygamie". "Cela devra être arbitré après un travail interministériel, notamment avec le ministère de la Justice", explique-t-il.
En revanche, il ne voit "rien de choquant sur le plan des principes républicains" dans les annonces de Nicolas Sarkozy visant à déchoir de sa nationalité quelqu'un qui a acquis la nationalité française et qui commet un crime grave contre un policier ou un préfet dans les années qui suivent.
Gérard Bon, édité par Jean-Baptiste Vey